La situation sécuritaire se détériore à nouveau dans le delta du Niger, région pétrolifère stratégique du sud du Nigeria. Deux groupes armés — l’Armée de libération du delta du Niger et de Bakassi (L.A.N.D. & B) et le Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger (MEND) — ont revendiqué ce dimanche une série d’attaques menées récemment contre des infrastructures pétrolières dans l’État de Bayelsa.
Dans un communiqué dont l’AFP n’a pu vérifier l’authenticité, les groupes affirment avoir ciblé une « conduite principale » menant à un terminal pétrolier. Ils annoncent le début d’une « campagne visant à chasser de l’État de Rivers les usurpateurs de l’autorité légitime du peuple ».La compagnie pétrolière nigériane Oando, nouveau propriétaire d’installations anciennement exploitées par l’italien Agip, a confirmé à l’agence de presse officielle que trois attaques distinctes avaient visé ses oléoducs au cours de la semaine écoulée.
Le ministre délégué au Pétrole, Heineken Lokpobiri, s’est rendu sur les lieux. Il a exprimé sa vive inquiétude :
« Il s’agit d’une conduite principale, et chaque jour de fermeture entraîne d’énormes pertes de revenus, non seulement pour le gouvernement fédéral, mais aussi pour l’entreprise et les communautés locales. »Ces attaques interviennent dans un climat politique particulièrement tendu.
Les groupes armés justifient leurs actions par la récente déclaration d’état d’urgence dans l’État de Rivers, décidée en mars par le président Bola Tinubu. Ce dernier a suspendu le gouverneur Siminalayi Fubara, sa vice-gouverneure Ngozi Odu, ainsi que plusieurs membres de l’assemblée législative, les accusant de complicité dans des attaques contre des infrastructures pétrolières.Pour restaurer l’ordre, le président Tinubu a nommé un administrateur provisoire, le vice-amiral à la retraite Ibok-Ete Ibas, pour un mandat de six mois.Si le groupe L.A.N.D. & B reste peu connu, le MEND est une figure bien établie du militantisme armé dans le delta du Niger.
Actif dans les années 2000, le MEND avait revendiqué une série d’attaques pour réclamer une répartition plus équitable des revenus du pétrole au profit des populations locales. Leur action avait alors conduit à une chute significative de la production pétrolière, jusqu’à l’accord d’amnistie de 2009.
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