La danse diplomatique entre les États-Unis et la Russie continue. Ce jeudi, Ksenia Karelina, ressortissante russo-américaine condamnée à 12 ans de prison pour « trahison » en 2024, a été libérée après plus d’un an de détention. L’information a été confirmée par le gouvernement américain, son avocat précisant qu’elle a été libérée dans le cadre d’un échange de prisonniers. Ksenia Karelina, 33 ans, vivait en Californie avant son arrestation lors d’un voyage familial en Russie.
Elle avait été accusée d’avoir versé 50 dollars à une organisation ukrainienne, don que la justice russe considérait comme un soutien à l’armée ukrainienne. Le tribunal avait affirmé que ces fonds avaient servi à « l’achat d’équipement médical, d’armes et de munitions ».L’échange a eu lieu le 10 avril à l’aéroport d’Abou Dhabi, sous médiation des Émirats arabes unis, selon un communiqué du Service fédéral de sécurité russe (FSB). En retour, Arthur Petrov, un Germano-Russe détenu aux États-Unis, a été renvoyé en Russie.
Arrêté en 2023 à Chypre, puis extradé vers les États-Unis, il était accusé d’avoir illégalement exporté vers la Russie des composants électroniques à usage militaire, en violation des sanctions américaines liées au conflit en Ukraine. »Oui, Ksenia Karelina a été échangée. Il y a quelques heures, elle quittait déjà Abou Dhabi », a indiqué son avocat, Mikhail Mouchaïlov, à l’AFP. »L’Américaine Ksenia Karelina est dans l’avion qui la ramène aux États-Unis.
Elle a été détenue injustement par la Russie pendant plus d’un an et le président Trump a obtenu sa libération. »L’ancien président, de retour à la Maison Blanche depuis janvier 2025, a multiplié les gestes diplomatiques envers la Russie. Selon un haut responsable de la CIA, Donald Trump aurait personnellement impulsé les négociations, avec l’appui du directeur de l’agence, John Ratcliffe, et d’un haut responsable du renseignement russe. »Cet échange montre l’importance de maintenir le dialogue avec Moscou malgré les tensions », a déclaré une porte-parole de la CIA au Washington Post.
Dans le sillage de cet échange, de nouvelles discussions diplomatiques ont été entamées ce jeudi à Istanbul, au sein du consulat russe, selon un journaliste de l’AFP sur place. L’objectif : réorganiser les relations bilatérales et potentiellement aboutir à d’autres échanges de prisonniers.Depuis le retour de Trump, les deux puissances ont engagé un dégel progressif de leurs relations, après plusieurs années de tensions accrues, notamment depuis l’invasion russe de l’Ukraine en 2022.Ce nouvel échange est le quatrième en deux mois.
En février, Washington avait obtenu la libération de Kalob Wayne Byers, arrêté en Russie pour possession de friandises au cannabis. Quelques jours plus tôt, un autre Américain, Marc Fogel, avait été échangé contre l’informaticien russe Alexander Vinnik.Le 1er août 2024, un échange historique avait permis la libération de plusieurs journalistes et opposants américains, dont Evan Gershkovich du Wall Street Journal, contre des agents russes présumés.
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