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Haïti : Les gangs contrôlent 85% du territoire, l’Onu appelle à une intervention internationale urgente

De retour en Haïti après sa quatrième mission en deux ans, William O’Neill, expert désigné par le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a tiré la sonnette d’alarme sur la situation catastrophique des droits humains dans le pays. La violence des gangs continue de se propager de manière incontrôlable, avec des conséquences dramatiques pour la population.

O’Neill rapporte que ces groupes criminels violents, qui contrôlent désormais 85 % du territoire haïtien, ont forcé plus d’un million de personnes à fuir leurs foyers. Les témoignages qu’il a recueillis sont poignants, décrivant des enfants violés et d’autres, poussés par la faim et la pauvreté, contraints de rejoindre les gangs pour survivre.Lors de son discours à New York, l’expert a exprimé de vives préoccupations concernant la sécurité du pays : « Malgré les efforts de la Police nationale d’Haïti et de la Mission multinationale d’appui à la sécurité, le risque que Port-au-Prince tombe entièrement sous le contrôle des gangs est bien réel. »

O’Neill met en lumière l’étendue de la violence : « Les gangs tuent, violent, terrorisent, incendient des maisons, des orphelinats, des écoles, des hôpitaux, des lieux de culte. Ils recrutent des enfants et s’infiltrent dans toutes les sphères de la société, souvent dans l’impunité totale, parfois avec la complicité d’acteurs puissants. »Les forces de l’ordre haïtiennes, déjà fragilisées, sont confrontées à d’énormes défis. O’Neill déclare qu’elles sont sous-équipées et en sous-effectif.

Actuellement, seulement un millier de policiers internationaux sont déployés dans le pays, un nombre insuffisant pour faire face à l’ampleur de la violence. L’expert appelle la communauté internationale à une intervention urgente, demandant l’envoi d’hélicoptères et de véhicules adaptés pour soutenir les forces de sécurité haïtiennes dans leur lutte contre les gangs.

L’expert souligne également la situation désastreuse des jeunes haïtiens, près de 50 % des membres des gangs étant des enfants, recrutés principalement en raison de la pauvreté extrême et du manque d’alternatives économiques. « L’absence de choix pousse ces jeunes à se tourner vers des activités criminelles », précise-t-il.

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