Le président de la transition du Gabon, Brice Oligui Nguema, a annoncé ce lundi sa candidature à l’élection présidentielle prévue pour le 12 avril 2025. Dans un discours prononcé à la Cité de la Démocratie, le chef de la junte militaire a dressé son bilan et exposé sa vision pour l’avenir du pays.
Brice Oligui Nguema, qui a pris le pouvoir à la suite du coup d’État du 30 août 2023, renversant le président Ali Bongo Ondimba après 55 ans de régime dynastique, avait initialement promis de rendre le pouvoir aux civils après une période de transition. Cependant, les réformes récemment adoptées ont changé les règles du jeu politique. Un nouveau Code électoral, approuvé fin janvier 2025 par le Parlement de transition, autorise désormais les militaires et les magistrats à se présenter aux élections, modifiant ainsi les conditions du processus électoral.
Dans ce cadre, Brice Oligui Nguema, ancien chef de la garde présidentielle, devra temporairement abandonner son uniforme de général pour pouvoir briguer la présidence. Cette exigence fait partie des conditions fixées par la nouvelle législation électorale. Son ascension au pouvoir, en tant que chef de la garde présidentielle, avait été facilitée par son statut de général, après avoir mené le coup d’État du 30 août 2023. La présidentielle de 2025 se tiendra conformément aux règles établies par le gouvernement de transition, avec des bureaux de vote ouverts de 7 h à 18 h.
Ce scrutin s’inscrit dans le cadre de réformes politiques majeures, dont l’adoption d’une nouvelle Constitution, validée par référendum en novembre 2024. Parmi les changements notables, la Constitution révisée fixe la durée du mandat présidentiel à sept ans, renouvelable une seule fois, et instaure un régime présidentiel fort, sans Premier ministre. En outre, la nouvelle Constitution interdit désormais la transmission dynastique du pouvoir, écartant la possibilité d’une succession au sein de la famille Bongo. Malgré ces avancées, la transition demeure un sujet de vigilance, tant au niveau national qu’international.
Si Brice Oligui Nguema a promis de respecter l’engagement de retour à une gouvernance civile, les observateurs s’interrogent sur la transparence du processus électoral et la légitimité de la candidature de celui qui a pris le pouvoir par la force. Les résultats de cette élection, et surtout le respect des principes démocratiques, détermineront la trajectoire politique future du pays et sa capacité à surmonter les défis de la transition post-Bongo.
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