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L’éligibilité de Patrice Talon en 2026 Le débat juridique se poursuit devant la Cour Constitutionnelle

La question de l’éligibilité du Président Patrice Talon pour les élections de 2026 est au cœur d’un débat juridique intense devant la Cour Constitutionnelle du Bénin. Ce 6 février 2025, Bertin Koovi, membre du Bloc républicain a été entendu par les sept sages de la Cour dans le cadre d’un recours visant à clarifier la situation.

Koovi a soutenu que la révision constitutionnelle de 2019, qui marque l’entrée du Bénin dans une « nouvelle République », permet à Patrice Talon de briguer un second mandat en 2026, en conformité avec les nouvelles règles édictées par la Constitution. Koovi a insisté sur plusieurs modifications importantes introduites par la révision de 2019, notamment la création du poste de Vice-président et l’extension du mandat des députés de 4 à 5 ans.

Selon lui, ces changements structurels démontrent une rupture avec l’ancien système et ouvrent la voie à une relecture de la question de l’éligibilité de Talon. Il a précisé que le président ne cherchait pas un troisième mandat, mais qu’il pourrait légitimement se présenter pour un second mandat si la Cour reconnaît cette nouvelle République.

Dans ses plaidoiries, Koovi a souligné que, si la Cour admettait l’existence d’une rupture constitutionnelle en 2019, Talon aurait le plein droit de se représenter en 2026. Il a également averti que refuser cette interprétation serait équivalent à valider un coup d’État constitutionnel, étant donné les nombreux changements intervenus depuis 2019, comme la réélection présidentielle de 2021 et l’absence de passation de service entre les anciens et nouveaux présidents.

Le recours en question a été structuré autour de plusieurs points-clés. Le premier, selon Koovi, concerne la reconnaissance d’une « nouvelle République » née de la révision de 2019. Le deuxième point interroge la rééligibilité de Patrice Talon, au regard des réformes introduites par cette révision.

Un troisième argument a été avancé par Christian Lagnidé, un autre requérant, qui, fort de son expérience politique, a soutenu que les changements apportés en 2019 ne légitimaient la candidature de Talon pour un second mandat. Enfin, Lagnidé a insisté sur l’importance d’une clarification juridique afin d’éviter toute ambiguïté quant à l’interprétation des textes constitutionnels, ce qui garantirait la transparence et la stabilité des institutions.

Un débat continue de faire rage.

Cependant, la Cour Constitutionnelle a estimé que le recours de Lagnidé n’était pas conforme aux exigences légales. Selon l’article 127 de la loi organique sur la Cour Constitutionnelle, les citoyens ne peuvent saisir la Cour que dans des cas de violation des droits humains ou pour contester la constitutionnalité des lois, et non pour demander une interprétation des textes fondamentaux.

En conséquence, le recours a été jugé irrecevable, et la décision sur l’éligibilité de Patrice Talon a été reportée au 13 février 2025.Dans l’attente de cette décision, le débat sur la rééligibilité de Patrice Talon continue de faire rage. La Cour Constitutionnelle devra clarifier si les changements constitutionnels de 2019 ont créé les conditions d’une « nouvelle République » et si, en vertu de cette rupture, le président sortant peut légitimement briguer un second mandat.

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