Le procès actuellement en cours à la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) a été suspendu le jeudi 23 janvier 2025 pour permettre aux prévenus de régler les formalités relatives à la constitution de nouveaux avocats.
Cependant, ce délai n’a pas suffi à permettre aux accusés de se procurer de nouveaux avocats, ce qui a conduit la Cour à ordonner la reprise de l’audience.Lors de la reprise de l’audience, le commissaire de deuxième classe, Victorien Nounagnon, chef de l’antenne sud de la brigade criminelle, a été invité à présenter les résultats de son enquête.
Selon ses témoignages, suite à une alerte provenant d’une source indiquant la préparation d’un coup d’État, il a procédé à plusieurs arrestations, dont celle de l’ancien ministre des Sports, Oswald Homeky, et d’Olivier Boko, présumé instigateur de ce complot.Le commissaire a détaillé que des fonds avaient été retirés par des employés de Rock Niéri, et qu’une partie de cet argent avait été transportée dans un véhicule immatriculé au Togo, en direction du domicile de l’ex-ministre Homeky.
À la suite de l’intervention de la brigade criminelle, six sacs contenant des billets de banque ont été retrouvés dans le véhicule de Homeky, totalisant une somme de 20 millions de FCFA en coupures de 10 000 FCFA et 5 000 FCFA.
Le Colonel Tévoèdjrè, complice ou victime d’un complot
Le Colonel Djimon Tévoèdjrè, commandant de la Garde républicaine, a également été invité à s’exprimer à la barre. Dans son témoignage, il a expliqué avoir été approché par Oswald Homeky pour participer à un projet de coup d’État. Selon lui, Homeky, un ami de longue date, lui avait proposé d’organiser un renversement du gouvernement, avec des plans précis pour la prise de pouvoir, notamment un rôle clé pour Tévoèdjrè dans la nouvelle junte.
Tévoèdjrè a expliqué qu’il avait choisi de feindre l’adhésion au projet afin de mieux comprendre les intentions de ses interlocuteurs. Le colonel a détaillé les différentes étapes du complot, notamment le financement de l’opération, qui aurait impliqué des fonds s’élevant à 1,5 milliard de FCFA. Il a également révélé que la date du coup d’État avait été fixée pour le 30 septembre 2024, avant d’être reportée au 27 septembre, en fonction des déplacements du président.
La version du chauffeur
Le chauffeur de l’ex-ministre, Ganiou Sanoussi, a également pris la parole à la barre. Selon lui, il n’était pas au courant des véritables intentions de son employeur, Oswald Homeky, et n’a fait que suivre les instructions concernant la conduite du véhicule. Il a expliqué avoir transporté les plaques d’immatriculation du véhicule Prado, mais n’a pas reconnu son rôle dans l’organisation du complot.
Le chauffeur a précisé qu’il n’avait pas remarqué de comportements inhabituels avant l’arrestation et qu’il ne savait rien des activités illégales menées par Oswald Homeky et ses complices. Il a nié toute implication dans les faits reprochés, notamment dans la falsification des plaques du véhicule.
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