Le groupe armé M23 a intensifié sa progression dans l’Est de la République Démocratique du Congo en prenant le contrôle de la cité minière de Lumbishi, dans la province du Sud-Kivu, samedi 18 janvier 2025. La ville, située à environ 170 km au Nord-Ouest de Bukavu, est stratégique, car elle se trouve dans une région riche en ressources minérales telles que le coltan, l’or, la tourmaline et la cassitérite.
L’arrivée du M23 dans cette zone minière marque une nouvelle avancée de ce groupe armé, qui poursuit ses actions de conquête. Dès 17h30, Lumbishi est passée sous contrôle des combattants du M23, ont confirmé des habitants de la région. Thomas Bakenga, administrateur du territoire de Kalehe, a indiqué que le M23 ne comptait pas s’arrêter là et qu’il progressait déjà vers d’autres zones, notamment Numbi et Shanje, toujours dans les hauts plateaux de Kalehe.
Des combats ont éclaté dans ces régions depuis dimanche matin, avec des affrontements signalés entre les forces congolaises et les combattants du M23.Cette avancée fait suite à la prise de Masisi, la capitale administrative du territoire de Masisi, située dans la province voisine du Nord-Kivu, par le M23.
Depuis plusieurs jours, l’armée congolaise mène des contre-offensives pour tenter de reconquérir les territoires perdus, soutenue par des milices locales pro-Kinshasa appelées les « wazalendo ». Cependant, les combats s’intensifient et la situation reste confuse, notamment dans les localités de Kabingo et Ruzirantaka, où des affrontements ont été rapportés, accompagnés de détonations d’armes lourdes.
Le conflit en cours a provoqué le déplacement massif de populations. Selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), plus de 237 000 personnes ont été forcées de fuir leurs foyers depuis début janvier en raison de la violence croissante. L’agence humanitaire a exprimé son inquiétude face à l’aggravation de la situation.
Le président congolais Félix Tshisekedi a fermement rejeté l’idée de tout dialogue avec le M23, qu’il a qualifié de « groupe terroriste ». Malgré des discussions passées entre Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame pour des pourparlers de paix, le sommet prévu en décembre dernier a été annulé en raison de désaccords sur les termes des négociations. La situation demeure donc tendue, avec des perspectives de paix incertaines.
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