Le samedi 11 janvier 2025, vers 19 heures, Eva Gretzmacher, une ressortissante autrichienne de 73 ans, a été enlevée à son domicile à Agadez, au Niger, par des hommes armés. D’après des témoins locaux, les ravisseurs ont forcé le gardien de la maison, Salissou, à ouvrir la porte sous la menace d’une arme, avant d’investir les lieux et de kidnapper de force la victime dans un véhicule de type V6.
Cet enlèvement intervient dans un contexte de sécurité de plus en plus préoccupant dans la région du Sahel. Si les enlèvements d’Occidentaux avaient diminué depuis 2012, ce phénomène semble aujourd’hui reprendre de l’ampleur. Entre 2003 et 2012, près de cent Occidentaux ont été enlevés dans cette région, générant environ 90 millions de dollars de rançons pour des groupes comme Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
Cependant, ces kidnappings avaient fortement diminué en raison de la stricte régulation des présences occidentales et de la raréfaction des cibles. La situation sécuritaire reste néanmoins extrêmement volatile. Au Mali, par exemple, le nombre de personnes enlevées a été multiplié par huit entre 2017 et 2021, passant de 22 à 184, la majorité des victimes étant des citoyens locaux.
Les autorités et la communauté internationale redoutent une nouvelle escalade de la violence dans cette zone déjà déstabilisée par des groupes armés et des conflits intercommunautaires.Résidant à Agadez depuis 28 ans, Eva Gretzmacher était une figure respectée de la communauté, largement reconnue pour son engagement social.
Fondatrice de l’association « Amanay », elle avait créé en 2010 un centre de compétences dédié à l’éducation, à l’autonomisation des femmes, à l’écologie, à la culture et à l’art. Elle soutenait également diverses ONG locales dans des projets agricoles, en plus de dispenser des formations en couture pour les jeunes filles et en musique pour les garçons.
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