Le Bénin s’apprête à relever un défi démocratique inédit avec l’organisation des élections générales couplées prévues pour 2026. Ce processus électoral, qui marquera un tournant dans l’histoire politique du pays, suscite un intérêt croissant et soulève de nombreuses interrogations sur ses implications juridiques, politiques et pratiques.
Pour mieux comprendre les enjeux de cette réforme et anticiper les défis qu’elle pourrait engendrer,l’Académie des sciences constitutionnelles, administratives et politiques (Ascap) et la Fondation Hanns Seidel ont organisé une soirée-débat qui a réuni juristes, universitaires et acteurs de la société civile. Cet événement a offert une tribune essentielle pour discuter des répercussions de ces élections couplées et des pistes de solutions à envisager.
Sous le thème « Analyse juridique des élections couplées de 2026 à l’aune du code électoral : enjeux et perspectives », la soirée a permis d’aborder les divers aspects du processus électoral à travers plusieurs communications et débats enrichissants. À travers ce format, l’objectif était de fournir aux citoyens, aux responsables politiques et aux experts une analyse approfondie des enjeux juridiques qui entourent ces élections, tout en réfléchissant aux défis politiques qui risquent d’émerger.
L’événement a été inauguré par Léon Jossè, doyen de la Faculté de droit et de science politique de l’Université d’Abomey-Calavi, qui a souligné l’importance capitale de cette rencontre. Il a mis en avant la nécessité d’une réflexion commune entre juristes, universitaires et citoyens pour garantir des élections transparentes et inclusives. Selon lui, les valeurs défendues par l’Ascap, telles que la démocratie, l’État de droit et la protection des droits humains, sont essentielles pour assurer un processus électoral juste et équitable.
En tant qu’universitaires et chercheurs, a-t-il précisé, il est crucial de travailler ensemble pour soutenir la mise en place de réformes électorales qui renforcent la démocratie béninoise.
Aridja Frank, représentante de la Fondation Hanns Seidel, a, pour sa part, salué cette initiative de l’Ascap, soulignant que la clinique juridique mise en place témoigne de la volonté des autorités béninoises de promouvoir un dialogue politique ouvert et constructif. Elle a insisté sur l’importance de cultiver l’engagement citoyen et de faire en sorte que chaque acteur du processus électoral, qu’il soit électeur, candidat observateur, ait un rôle à jouer dans la réussite des élections de 2026. Ce type d’événement montre, selon elle, que la société civile béninoise est déterminée à garantir la transparence et l’intégrité des élections à venir.
La présidente de l’Ascap, Dandi Gnamou, a quant à elle abordé l’importance de la réflexion collective pour surmonter les obstacles potentiels qui pourraient surgir. Elle a comparé cette rencontre à des tambours battant en harmonie, illustrant ainsi l’idée que pour guider la danse démocratique, il est essentiel que tous les acteurs du système électoral unissent leurs forces. Elle a rappelé que les élections de 2026 ne se limitent pas à une simple révision des lois électorales, mais qu’elles constituent un carrefour entre les nouvelles innovations légales et les défis politiques qui s’annoncent.
La soirée a été ponctuée par quatre interventions d’experts, chacune consacrée à un aspect spécifique des élections couplées. Gilles Badet, maître-assistant des universités, a analysé le cadre juridique des élections généralesen se concentrant sur les réformes apportées au code électoral et leur impact sur l’organisation des scrutins. Dr Chérifatou Bansou a présenté les innovations spécifiques du code électoral pour les élections communales de 2026, mettant en lumière les ajustements nécessaires pour garantir des élections plus inclusives et transparentes, tout en tenant compte des particularités locales.
Abou Boucary Soulé Adam, directeur général des Élections à la Commission électorale nationale autonome (Cena), a exposé l’impact des récentes modifications du code électoral, expliquant en détail les nouvelles mesures prises pour renforcer la régularité et la fiabilité du processus électoral.
Enfin, Dr Hinnougnon Nathanaël Kitti, homme politique et en droit public, a analysé les enjeux politiques et les défis pratiques liés aux élections couplées, en abordant des questions telles que la gestion des campagnes électorales, la coordination entre les différents acteurs politiques et l’importance d’une communication transparente entre les institutions et les citoyens.Il a insisté sur la nécessité de former et d’accompagner tous les acteurs du processus pour éviter toute contestation ou crise post-électorale.
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