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Comment les avocats de la défense compliquent la situation de leurs clients Olivier Boko et Oswald Homeky

Le dossier concernant Olivier Boko et Oswald Homeky, impliqués dans une affaire de complot contre la sûreté de l’État, continue de défrayer la chronique. Pourtant, ce n’est pas uniquement l’accusation qui alimente les débats, mais aussi la ligne de défense adoptée par leurs avocats. Entre déclarations maladroites et stratégies hasardeuses, leurs conseils juridiques semblent davantage fragiliser leur cause que la défendre. Retour sur une défense qui suscite plus d’interrogations que de certitudes.

Des déclarations qui sèment le doute

Lors d’une interview accordée à RFI, Maître Ayodélé Ahounou, un des avocats des accusés, a affirmé que ses clients “n’ont pas avoué les faits”. Une phrase lourde de sous-entendus, qui, en droit, peut être perçue comme une reconnaissance implicite de culpabilité. En effet, un avocat expérimenté aurait utilisé des termes plus précis comme “mes clients ne reconnaissent pas les faits qui leur sont reprochés”. Cette nuance sémantique n’est pas anodine : elle peut laisser entendre que les accusés sont coupables, mais refusent d’avouer. Cette maladresse, volontaire ou non, est de nature à fragiliser la crédibilité de la défense.

Des accusations de manœuvres dilatoires

Les avocats de la défense ont également affirmé ne pas avoir eu accès à l’intégralité du dossier, une déclaration qui interpelle. Comment expliquer alors leur capacité à soulever des nullités et à commenter chaque pièce versée au dossier ? Ces contradictions nourrissent l’idée d’une stratégie dilatoire visant à ralentir la procédure et à détourner l’attention du fond de l’affaire.

De plus, ils reprochent à la CRIET (Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme) d’avoir rejeté leur exception d’inconstitutionnalité. Or, les professionnels du droit savent que ce type d’exception ne suspend pas l’instruction. Elle empêche simplement une décision définitive tant que la Cour constitutionnelle ne s’est pas prononcée. La CRIET a agi dans le respect des lois en poursuivant l’instruction préliminaire, conformément à la loi organique régissant la Cour constitutionnelle.

Une défense en quête de circonstances atténuantes ?

Maître Paul Kato Atita, un autre avocat de la défense, a récemment attiré l’attention par ses propos. Lors d’une déclaration publique, il a invité à “chercher dans les mobiles des éléments à décharge”. Une telle position pourrait être interprétée comme une reconnaissance implicite de culpabilité. En demandant que l’on s’intéresse aux motivations des accusés, Maître Kato Atita semble suggérer qu’ils pourraient bénéficier de circonstances atténuantes. Une démarche qui, loin de nier les faits, cherche à en minimiser la gravité.

Une défense fragilisée face à des enjeux majeurs

Ces épisodes laissent transparaître une défense désorganisée, marquée par des maladresses et un manque apparent de cohérence. Si la présomption d’innocence demeure un principe fondamental, les stratégies adoptées par les avocats d’Olivier Boko et Oswald Homeky risquent de nuire davantage à leurs clients qu’à les défendre efficacement.

À force de multiplier les déclarations contradictoires et les manœuvres interprétées comme dilatoires, ces avocats risquent de perdre la confiance non seulement de leurs clients, mais aussi de l’opinion publique. Dans une affaire aussi sensible, où les enjeux politiques et judiciaires se mêlent, seule une défense solide et rigoureuse pourra permettre d’éclaircir les faits et de faire triompher la justice.

Cette affaire, bien plus qu’un simple dossier judiciaire, illustre l’importance d’une défense claire, stratégique et exempte d’ambiguïtés. Alors que l’instruction suit son cours, il reste à voir si les avocats de la défense parviendront à redresser la barre et à recentrer le débat sur le fond du dossier, plutôt que sur leurs propres maladresses.

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