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France /Michel Barnier en sursis : Un geste pour préserver son poste à Matignon

Le 28 novembre 2024, le Premier ministre Michel Barnier a annoncé une importante concession dans Le Figaro : il renonçait à l’augmentation des taxes sur l’électricité prévue pour 2025, afin de permettre une baisse des prix de l’électricité de 14%, au-delà des 9% initialement envisagés. Cette décision survient dans un contexte de pressions intenses, notamment du Rassemblement National (RN), qui avait menacé d’introduire une motion de censure si le gouvernement maintenait la hausse des taxes sur l’énergie.Barnier a insisté sur le fait que cette mesure répondait aux demandes de nombreux chefs de l’opposition et n’était pas spécifiquement dictée par le RN.

Mais la réalité politique est bien plus complexe : en abandonnant la hausse des taxes, il cherche surtout à calmer les tensions qui montent au sein de l’Assemblée nationale, où le RN, premier groupe d’opposition, n’a cessé de faire monter les enchères.Dans la foulée de cette annonce, le RN a réagi en mettant la pression sur le gouvernement pour qu’il aille encore plus loin dans ses concessions. Le groupe lepéniste réclame des économies supplémentaires, notamment sur la Sécurité sociale, ainsi que des réformes d’ampleur sur les questions migratoires et pénales. « Nous ne pouvons en rester là », a averti Jordan Bardella, le président du RN, en insistant sur le fait que d’autres « lignes rouges » doivent être respectées pour que le gouvernement évite une motion de censure.

Le renoncement de Barnier, bien qu’il soit une victoire partielle pour le RN, ne semble pas suffire à dissiper la pression exercée par l’extrême droite. Des élus lepénistes comme Laure Lavalette et Edwige Diaz ont salué ce « premier pas » mais exigent plus. Pour eux, ce geste est insuffisant face à leurs exigences sur la baisse des dépenses publiques et les réformes sécuritaires et migratoires. Le Rassemblement national, qui a déjà réclamé une révision du budget 2025, ne compte pas en rester là.

Du côté du gouvernement, on tente de défendre l’annonce comme une réponse aux préoccupations générales des Français concernant le pouvoir d’achat et les prix de l’énergie. Le ministre de l’Économie, Antoine Armand, a évoqué un « geste » en faveur des Français, afin d’éviter une « tempête budgétaire » qui pourrait déstabiliser le gouvernement. Mais les observateurs politiques estiment que cette concession pourrait ne pas suffire à calmer le RN, qui maintient sa menace de censure.

Certains analystes voient dans cette reculade de Barnier une tentative désespérée de garder son poste à Matignon. Pour Clémence Guetté, vice-présidente de La France Insoumise (LFI), ce geste s’apparente à une « tentative d’acheter la clémence de l’extrême droite », et pourrait fragiliser encore un peu plus la position du Premier ministre. À gauche, cette décision est perçue comme une fuite en avant pour éviter une crise politique majeure, mais sans réelle volonté de répondre aux enjeux sociaux et environnementaux soulevés par l’opposition.

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