Les tensions entre la France et le Niger ont franchi un nouveau seuil après l’arrestation, le 13 novembre 2024, de Marius Barcea, un ressortissant français accusé par les autorités nigériennes d’être un agent des services de renseignement français, la DGSE.
Cette arrestation a exacerbé une crise diplomatique déjà profonde, marquée par des accusations mutuelles et des spéculations sur une tentative de déstabilisation du Marius Barcea, ancien chef de la sécurité de la China National Petroleum Corporation (CNPC) au Niger, a été interpellé pour « entrée illégale » sur le territoire nigérien. Les autorités nigériennes affirment que son arrestation révèle un complot orchestré par la France pour déstabiliser le pays, en soutien à des forces extérieures et à ses alliés de l’Alliance des États du Sahel. Selon la télévision publique nigérienne, Télé Sahel, cetteaffaire s’inscrit dans une série d’actions visant à fragiliser la stabilité du Niger.
Cette arrestation survient dans un contexte de relations déjà tendues depuis le coup d’État du 26 juillet 2023, qui a renversé le président Mohamed Bazoum. Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), au pouvoir depuis lors, accuse régulièrement la France de soutenir une intervention militaire de la CEDEAO pour restaurer le régime renversé. De son côté, la France rejette ces accusationset persiste dans son soutien aux institutions démocratiques, exacerbant ainsi les frictions.
Christophe Lemoine, porte-parole adjoint du Quai d’Orsay, a fermement démenti les accusations nigériennes, affirmant qu’il est « évidemment faux » de prétendre que la France soutient la formation de terroristes sur ses bases militaires. Ces déclarations font écho aux démentis répétés de Paris face aux accusations de « recolonisation »formulées par le ministre nigérien des Affaires étrangères, Bakary Yaou Sangaré, lors de son intervention à l’ONU en octobre 2024.
L’arrestation de Marius Barcea ne fait qu’aggraver un climat régional déjà tendu, avec des accusations réciproques entre les deux pays. La France, déjà critiquée pour son rôle dans la guerre contre le terrorisme au Sahel, se retrouve désormais confrontée à des allégations sérieuses de complot etd’ingérence, qui mettent en péril ses relations avec le Niger et plus largement avec la région.
Les répercussions de cette crise risquent de déstabiliser encore davantage le Sahel, une zone déjà fragilisée par les conflits et les interventions extérieures. Avec des accusations de déstabilisation mutuelles, la situation semble de plus en plus tendue, et les relations diplomatiques entre la France et le Niger sont désormais au bord de l’implosion.
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