Les procureurs du Mali, du Niger et du Burkina Faso ont ouvert mercredi des enquêtes contre le journaliste et chercheur français Wassim Nasr, l’accusant d' »apologie du terrorisme » et de « complicité » dans des actes terroristes présumés. Cette action s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre les juntes militaires au pouvoir et les médias occidentaux.
Dans un message adressé à l’Associated Press, M. Nasr a condamné cette initiative, la qualifiant d’intimidation et d’attaque contre le journalisme. Il a également exprimé sa solidarité avec les journalistes et les militants de la société civile qui travaillent sous le régime des juntes, soulignant qu’ils sont ceux qui ont réellement besoin de soutien.La sécurité des journalistes dans la région du Sahel, qui comprend le Mali, le Niger et le Burkina Faso, est de plus en plus préoccupante, comme l’a souligné l’organisation de défense de la liberté des médias, Reporters sans frontières.
Les trois pays font face à une insurrection depuis plus de dix ans, menée par des groupes armés, dont certains sont affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique.Depuis les coups d’État militaires survenus ces dernières années, les juntes au pouvoir ont expulsé les forces françaises et se sont plutôt tournées vers des unités de mercenaires russes pour renforcer leur sécurité. En début d’année, les autorités nigériennes ont également ordonné la fermeture de la « Maison de la Presse », qui regroupe les associations de journalistes du pays, après que celle-ci ait dénoncé des violations de la liberté de la presse.
Parallèlement, France 24, l’employeur de M. Nasr, est suspendue dans les trois pays en raison de sa couverture de l’insurrection, témoignant des défis auxquels font face les médias dans cette région en proie à des troubles.
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