Le Royaume-Uni a annoncé le 2 septembre 2024 la suspension de trente licences d’exportation d’armes à Israël sur un total de 350. Cette décision est motivée par des préoccupations selon lesquelles ces armes pourraient être utilisées en violation du droit international à Gaza.
Le ministre des Affaires étrangères, David Lammy, a déclaré devant le Parlement que pour certaines exportations, il existe un « risque clair » qu’elles soient employées pour commettre ou faciliter des violations graves du droit humanitaire international. Les équipements concernés pourraient potentiellement être utilisés dans le conflit actuel à Gaza.Le ministre de la Défense israélien, Yoav Gallant, a exprimé sa profonde déception face à cette décision sur X, soulignant qu’elle survient alors qu’Israël est impliqué dans une guerre contre une organisation terroriste, selon lui, sans provocation préalable.
David Lammy a précisé que cette suspension ne constitue pas un embargo général et ne concerne pas les éléments de l’avion de chasse F-35. Cette décision fait suite à un examen des licences d’exportation d’armes vers Israël, que le ministre britannique avait demandé peu après sa prise de fonctions début juillet. Lammy a réaffirmé le soutien du Royaume-Uni au droit d’Israël à se défendre, précisant que cette suspension ne constitue pas un jugement sur la culpabilité ou l’innocence d’Israël. Il a également noté que le Royaume-Uni « n’est pas un tribunal international » et ne peut pas se prononcer sur les violations du droit humanitaire international.
Depuis le début de son mandat, le gouvernement travailliste britannique dirigé par Keir Starmer a régulièrement appelé à un cessez-le-feu dans le conflit entre le Hamas et Israël, qui a commencé le 7 octobre avec une attaque du groupe islamiste. La semaine dernière, David Lammy avait exprimé des inquiétudes profondes concernant l’opération militaire israélienne en Cisjordanie.Sacha Deshmukh, directeur pour le Royaume-Uni de l’ONG Amnesty International, a critiqué la décision, la qualifiant de « trop limitée et remplie de lacunes ». Il a notamment pointé l’exemption des F-35, notant que ces avions sont largement utilisés à Gaza.
Deshmukh a accusé le gouvernement britannique de risquer d’être complice de crimes de guerre, d’apartheid et possiblement de génocide.Plusieurs associations ont intenté des actions en justice contre les ventes d’armes britanniques à Israël, affirmant que ces transactions enfreignent les règles d’attribution de licences du Royaume-Uni, lesquelles interdisent la vente d’armes à des pays où il existe un risque clair qu’elles soient utilisées en violation du droit humanitaire international.
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