L’investiture de Kamala Harris comme candidate officielle du Parti démocrate à la Maison Blanche a insufflé un nouvel élan d’optimisme parmi les démocrates, amplifié par des ralliements inattendus d’anciens soutiens de Donald Trump et une vague d’incertitudes au sein du soutien évangélique envers l’ex-président. Parallèlement, l’espoir d’une percée démocrate en Floride, traditionnellement républicaine, ajoute à cette dynamique.
Le dicton « seuls les imbéciles ne changent pas d’avis » semble avoir guidé plusieurs figures républicaines vers le camp de Kamala Harris. Lors de la convention démocrate à Chicago, qui a débuté lundi, plusieurs transfuges ont expliqué leur conversion. Stephanie Grisham, ancienne attachée de presse de Donald Trump, a exprimé son désenchantement en critiquant l’absence d’empathie et de fidélité à la vérité chez l’ex-président.
Olivia Troye, ancienne conseillère de Mike Pence, a également pris ses distances avec Trump. Rich Logis, un ancien partisan de Trump, a avoué son dégoût face à la gestion chaotique de la pandémie et l’attaque du Capitole, ce qui l’a poussé à quitter le mouvement “Make America Great Again” en août 2022. Il a fondé le groupe des “Républicains pour Harris” et a exprimé son soutien aux démocrates lors de la convention.
Geoff Duncan, ancien lieutenant-gouverneur de Géorgie, a lui aussi désavoué Trump, en réaction aux tentatives de renversement des résultats électoraux. D’autres figures médiatisées, telles qu’Ana Navarro, Adam Kinzinger et John Giles, ont également exprimé leur mécontentement envers le Parti républicain actuel, trouvant plus de réconfort au sein des démocrates.
La Floride, bastion républicain, pourrait-elle changer de camp ? Après avoir été un État clé pour Barack Obama en 2008 et 2012, la Floride est restée majoritairement républicaine depuis les élections de mi-mandat de 2014. Cependant, un sondage réalisé les 10 et 11 août suggère que Kamala Harris pourrait avoir un avantage significatif sur Donald Trump dans cet État, notamment parmi les femmes et les électeurs noirs et hispaniques.
Judithanne Scourfield McLauchlan, professeure de sciences politiques, note que le soutien à Harris rappelle la coalition d’Obama qui a remporté la Floride en 2008 et 2012. Cependant, elle prévient que la victoire de Harris en Floride représenterait un défi de taille.
Un autre développement notable est le recul des chrétiens évangéliques envers Trump. Le groupe Evangelicals for Harris mène une campagne active contre l’ex-président, soulignant une déconnexion entre ses promesses et son comportement.
Cette évolution est particulièrement significative puisque les évangéliques ont joué un rôle déterminant dans la victoire de Trump en 2016. La campagne contre lui est renforcée par des vidéos dénonçant ses propos controversés et par une pétition de Faithful America appelant à ne pas voter pour Trump. Cette pétition, signée par des milliers d’Américains à la mi-août, critique le discours de haine de l’ex-président et prône les valeurs chrétiennes d’amour et de compassion.
En résumé, la convention démocrate a cristallisé un soutien croissant autour de Kamala Harris, tandis que des républicains repentis et un déclin potentiel du soutien évangélique à Trump signalent des bouleversements significatifs dans le paysage politique américain.
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