La Haute-Cour d’Abuja a rendu son verdict ce lundi, reconnaissant la culpabilité de Peter Nwachukwu, le mari de la chanteuse Osinachi Nwachukwu, décédée il y a trois ans. Accusé de multiples chefs d’inculpation, dont homicide involontaire, violences conjugales, cruauté envers leurs enfants et intimidation, Nwachukwu a été déclaré coupable, offrant ainsi une victoire partielle pour la lutte contre les violences faites aux femmes au Nigeria.
Cependant, cette condamnation, bien qu’importante, ne va pas assez loin pour de nombreuses organisations de défense des droits des femmes. Ololade Ajayi de la fondation DOHS Cares estime que le crime aurait dû être requalifié en féminicide, soulignant que les violences subies par Osinachi Nwachukwu étaient clairement motivées par la misogynie.
Selon elle, la victime a été soumise à des violences psychologiques, physiques et sexuelles sur une longue période, avec un contrôle absolu de son mari sur ses finances, ses déplacements et sa vie personnelle, malgré le fait qu’elle subvenait aux besoins du foyer.Ce cas tragique met en lumière une réalité souvent ignorée : même les femmes célèbres ne sont pas à l’abri des violences conjugales.
« Ce qui rend son cas emblématique, c’est que, malgré sa célébrité, Osinachi n’a pas été protégée. Elle a subi des abus à huis clos, et personne n’a intervenu », ajoute Ajayi.Pour Joy Ezeilo, juriste et directrice de Women Aid Collective (WACOL), cette décision historique est un signal fort. Selon elle, elle doit servir de levier pour encourager les victimes à dénoncer leurs agresseurs et dissuader les auteurs de violences conjugales.
Toutefois, elle regrette que la qualification de féminicide n’ait pas été retenue, soulignant que cela reste un point crucial pour faire face à l’impunité qui entoure ce type de crime.
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