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Mendicité des enfants au Sénégal : L’opposition des marabouts freine les réformes gouvernementales

Le gouvernement sénégalais, sous la direction du président Bassirou Diomaye Faye, a annoncé une nouvelle initiative pour éradiquer la mendicité infantile, un fléau persistant malgré les tentatives des régimes précédents. Lors d’un conseil des ministres, le Premier ministre Ousmane Sonko a exprimé la volonté du gouvernement de retirer définitivement les enfants des rues et de leur offrir une réinsertion socio-économique durable.

Le phénomène, largement alimenté par les « talibés » (élèves des écoles coraniques), concerne des milliers d’enfants qui, au lieu d’être scolarisés, passent leur temps à mendier sous la contrainte de leurs maîtres. La mendicité infantile est devenue une image courante des grandes villes sénégalaises, notamment à Dakar. Ces enfants, souvent originaires de milieux défavorisés ou de pays voisins, sont envoyés par leurs parents dans des écoles coraniques, où ils sont censés recevoir une éducation religieuse, mais se retrouvent souvent livrés à eux-mêmes, contraints de mendier pour subsister.

L’exécutif compte organiser des assises de la petite enfance pour identifier les obstacles à l’éradication de ce phénomène. Cependant, l’interdiction de la mendicité se heurte à l’opposition des marabouts, figures influentes du pays, qui défendent cette pratique comme une tradition religieuse. La réconciliation entre protection des droits des enfants et respect des coutumes religieuses constitue donc un défi majeur pour le gouvernement sénégalais.

Cette tension entre modernisation des droits humains et préservation des pratiques traditionnelles pourrait compliquer l’application des nouvelles mesures.

Des solutions adaptées et un défi social majeur

Afin de répondre à cette problématique, le gouvernement mise sur des solutions durables en impliquant tous les acteurs concernés, des autorités locales aux ONG, pour offrir aux enfants mendiants une alternative viable. Des programmes de réinsertion, axés sur l’éducation, la formation professionnelle et l’accès aux services sociaux, devraient être mis en place pour garantir un avenir meilleur aux enfants en situation de rue. Toutefois, la mise en œuvre de ces programmes se heurte à des enjeux socio-économiques complexes et à des résistances culturelles, rendant cette initiative d’autant plus cruciale.

L’enjeu est aussi d’ordre politique : l’efficacité de ces nouvelles mesures dépendra de la capacité du gouvernement à naviguer entre les attentes de la société civile, la pression religieuse et les besoins urgents des enfants vulnérables. Le Sénégal se trouve à un tournant, où une approche équilibrée et collaborative pourrait offrir une solution pérenne à ce phénomène de mendicité infantile.

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