La décision de justice tombée ce mardi a provoqué une onde de choc au sein de l’opposition ivoirienne. Tidjane Thiam, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et récemment investi candidat à la présidentielle d’octobre 2025, a été radié de la liste électorale. Motif avancé par le tribunal : la perte de sa nationalité ivoirienne au moment de son acquisition de la nationalité française en 1987.
Cette décision, fondée sur l’article 48 du code de nationalité, est sans appel. Elle exclut de facto M. Thiam de la course présidentielle, malgré sa renonciation à la nationalité française en mars dernier dans le but de se conformer aux critères d’éligibilité. Un verdict que le principal parti d’opposition qualifie de « déni de justice » et de procès politique déguisé.« Cette décision nous montre bien qu’on était dans un procès à caractère politique. On a quitté le domaine de la justice pour entrer dans celui de la manœuvre », a déclaré Simon Doho, président du groupe parlementaire PDCI.
Dans la soirée, Tidjane Thiam lui-même a dénoncé une « injustice incompréhensible » et « indigne d’une démocratie », appelant la communauté internationale à soutenir la lutte pour des élections libres et équitables en Côte d’Ivoire.L’un de ses avocats, Me Mathias Chichportich, alerte sur le risque d’apatridie : « Il n’est plus Français, et la justice dit qu’il n’est pas Ivoirien. C’est une violation des engagements internationaux du pays. »
Pour le pouvoir en place, représenté par Mamadou Touré, porte-parole adjoint du RHDP, « cette affaire est une décision de justice sur laquelle le parti n’a aucun commentaire à faire ».
Cette radiation vient s’ajouter à une série d’exclusions touchant d’autres grandes figures de l’opposition : Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro. Une configuration qui inquiète les observateurs, alors que le RHDP n’a pas encore désigné son candidat officiel, même si de nombreux partisans appellent à un quatrième mandat d’Alassane Ouattara.
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