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C’est une question de dignité : Tidjane Thiam refuse son éviction de la présidentielle

Radié de la liste électorale par décision judiciaire, Tidjane Thiam, président du PDCI-RDA et figure montante de l’opposition ivoirienne, a réagi avec fermeté et gravité. Pour lui, cette décision n’est rien d’autre qu’une manœuvre politique destinée à l’écarter d’une course présidentielle dont il était devenu un acteur central. Au-delà du choc, l’ancien banquier international s’érige désormais en symbole de résistance démocratique, affirmant : « C’est une question de dignité. »L’annonce de sa radiation, rendue par le tribunal de première instance, est intervenue dans un contexte où Thiam venait d’être désigné candidat à la présidentielle de 2025 par 99,5 % des militants du PDCI-RDA, avec une participation de 93 % — un score rare dans l’histoire politique ivoirienne.

Il venait également d’être nommé coordinateur de la Coalition pour une Alternance Pacifique en Côte d’Ivoire (CAPCI), regroupant 25 partis d’opposition, signe d’un élargissement de son influence politique.Dans son allocution, Thiam n’a pas mâché ses mots : il accuse le pouvoir d’avoir utilisé des leviers juridiques pour neutraliser son principal concurrent. Pour lui, cette décision n’est ni neutre ni technique. Elle est politique : « Le pouvoir vient d’éliminer, par un raisonnement juridique inique, son rival le plus sérieux. »Depuis sa prise de fonction à la tête du PDCI-RDA en décembre 2023, Tidjane Thiam a sillonné le pays pour écouter, diagnostiquer et proposer.

Il s’est rapidement imposé comme un homme politique à part, alliant rigueur technocratique et message rassembleur. Le sondage qu’il évoque dans son discours — réalisé par une organisation internationale — le place en tête des intentions de vote, avec une avance de 15 points sur le président sortant Alassane Ouattara dans l’hypothèse d’un second tour.Ce positionnement a sans doute contribué à cristalliser les tensions. D’autant que, selon Thiam, les recours ayant conduit à sa radiation ont été initiés par des proches du pouvoir, dans une justice qu’il estime instrumentalisée.

Vers une crise politique ?

La réaction de Thiam est à la fois frontale et mesurée. Il rejette toute violence, mais alerte sur le danger que représente une élection verrouillée. En évoquant la légitimité contestée du troisième mandat de Ouattara, les rumeurs persistantes d’un quatrième, et l’exclusion de figures majeures de l’opposition, il met en lumière les failles démocratiques du système électoral actuel.Dans un pays encore marqué par les blessures des crises électorales passées, cette décision judiciaire pourrait ouvrir une nouvelle période d’instabilité.

Thiam en appelle à la conscience collective : « Permettre aux Ivoiriens de choisir librement leur dirigeant est une question de dignité. »En affirmant qu’« il n’y aura pas de plan B, pas de plan C », Tidjane Thiam envoie un message clair : il ne reculera pas. Il compte sur le soutien du peuple, de la société civile, de la diaspora et de ses alliés politiques pour contester ce qu’il qualifie d’injustice.

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