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Présidentielle en Côte d’Ivoire : L’opposition claque la porte de la CEI et exige des réformes

À un peu plus de six mois de l’élection présidentielle prévue pour le 25 octobre, le climat politique en Côte d’Ivoire se tend. Les deux principaux partis d’opposition, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), ont annoncé la suspension de leur participation à la Commission électorale indépendante (CEI), dénonçant un processus jugé biaisé et opaque.

Dans une déclaration faite le vendredi 11 avril, le porte-parole du PDCI, Bredoumy Soumaïla, a annoncé que le parti suspendait « jusqu’à nouvel ordre » sa participation à la CEI. En cause : de nombreuses « irrégularités » relevées dans la liste électorale provisoire et « l’incapacité avérée » de la commission à organiser des élections « justes, inclusives, transparentes et crédibles ». Le PDCI accuse également la CEI de refuser tout véritable dialogue politique.

Le parti exige en conséquence « l’ouverture d’un dialogue politique pressant pour éviter une nouvelle crise », ainsi qu’une réforme en profondeur de la CEI et un audit complet du fichier électoral. Peu avant cette annonce, l’ancien président Laurent Gbagbo avait lui aussi exprimé son désaccord. Son parti, le PPA-CI, a décidé de suspendre sa participation aux travaux de la CEI, dénonçant un processus électoral qui, selon lui, « porte déjà les stigmates de l’exclusion, de la fraude et de la manipulation ». Face à ces critiques, la CEI a opposé un ferme démenti. « Nous ne sommes inféodés à aucune chapelle politique.

Nous ne sommes l’adversaire de personne », a déclaré son président, Ibrahime Kuibiert Coulibaly, à la mi-mars. Il a réaffirmé que la CEI ne faisait qu’appliquer les règles fixées par la Constitution et les lois de la République.Dans le même temps, le président du PDCI et candidat déclaré à la présidentielle, Tidjane Thiam, est au centre d’une polémique autour de sa nationalité. Ancien détenteur de la nationalité française, qu’il avait obtenue en 1987, Thiam a officiellement annoncé y avoir renoncé en février 2025 — une condition indispensable pour pouvoir briguer la magistrature suprême en Côte d’Ivoire.

Un décret officialisant sa renonciation a été publié le 20 mars. Mais ses détracteurs estiment qu’en perdant sa nationalité française, Thiam aurait également, selon le code de la nationalité ivoirienne, perdu sa nationalité ivoirienne. Une militante du PDCI, Valérie Yapo, a même saisi la justice pour contester l’élection de Thiam à la tête du parti. Le 11 avril, le tribunal s’est toutefois déclaré incompétent pour juger l’affaire.

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