Après plus de douze heures de pourparlers à huis clos en Arabie saoudite, la Russie et les États-Unis ont conclu ce lundi 24 mars une série de négociations visant à instaurer une trêve partielle en Ukraine, près de trois ans après le début de l’offensive russe. Ces discussions, qui ont eu lieu à Ryad, ont été qualifiées de « difficiles » par Moscou, et un communiqué conjoint des deux parties sera publié ce mardi pour résumer les résultats de ces échanges.
Le président américain Donald Trump, dont le rapprochement avec son homologue russe Vladimir Poutine a redéfini la dynamique du conflit, a annoncé vouloir mettre fin aux hostilités. Il a envoyé des émissaires à Ryad pour entamer des négociations avec les deux parties en présence. Les délégations russe et américaine se sont réunies dans un palace de la capitale saoudienne, suite à un premier round de discussions entre Américains et Ukrainiens.
En plus des discussions générales sur un cessez-le-feu, les négociations se concentrent principalement sur un possible accord en mer Noire. Cet accord viserait à rétablir la possibilité pour l’Ukraine d’exporter ses céréales vitales pour l’alimentation mondiale, malgré la présence de la flotte russe dans la région. Entre juillet 2022 et juillet 2023, un accord céréalier avait permis ces exportations, mais la Russie s’en est retirée, accusant les Occidentaux de ne pas respecter leurs engagements concernant les sanctions sur les exportations russes.
Le porte-parole du Kremlin a confirmé que l’accord céréalier et ses modalités étaient au centre des discussions actuelles. »C’était la proposition du président Trump, et le président Poutine l’a acceptée », a ajouté le porte-parole du Kremlin, tout en soulignant que des accords plus larges concernant un cessez-le-feu total n’avaient pas encore été conclus.Le ministre ukrainien de la Défense, Roustem Oumerov, a déclaré que les négociations avec les Américains avaient été « productives et ciblées ».
Ils ont abordé plusieurs points clés, y compris les questions énergétiques, un secteur largement dévasté par les frappes russes en Ukraine. À ce jour, Washington et Kiev poussent pour un cessez-le-feu, au minimum temporaire, sur les sites énergétiques ukrainiens, afin de limiter davantage les dégâts.ien que l’Ukraine se montre « prête » à accepter un cessez-le-feu « général » et sans conditions, le Kremlin semble encore réticent à engager de telles discussions. Alors que ses forces continuent de progresser sur le terrain, notamment dans la région russe frontalière de Koursk, Vladimir Poutine semble vouloir gagner du temps, attendant une victoire militaire avant de s’engager davantage dans des pourparlers de paix.
Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a tempéré les attentes, soulignant que les négociations étaient « difficiles » et que « beaucoup de travail restait à faire ». De plus, l’émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, a montré un certain optimisme en déclarant que des « vrais progrès » étaient attendus, en particulier concernant un cessez-le-feu en mer Noire. Selon lui, cet accord pourrait constituer une première étape vers un cessez-le-feu total entre les deux belligérants.Malgré les progrès sur la table des négociations, la guerre continue sur le terrain.
La nuit de dimanche à lundi, des frappes russes ont visé plusieurs régions d’Ukraine, notamment Kiev, Kharkiv et Zaporijjia, faisant plusieurs blessés, dont 14 enfants à Soumy, dans le nord-est. De plus, la cyberattaque de grande ampleur qui a frappé les chemins de fer ukrainiens démontre que le conflit reste intense sur plusieurs fronts.
Laisser un commentaire