Le procès de l’affaire Pierre Urbain Dangnivo, débuté le mardi 11 mars 2025, reprend au Tribunal de grande instance e Cotonou. Avec les déballages, on s‘aperçoit que plusieurs éléments remettent en question la culpabilité de Codjo Alofa, qui était déjà en prison le jour de la disparition de Pierre Urbain Dangnivo, le cadre du ministère de l’Economie et des finances.
Le dossier ´Dangnivo, repose sur plusieurs éléments qui, selon la défense, montrent clairement son innocence. Voici une démonstration détaillée des raisons pour lesquelles Codjo Alofa ne peut pas être coupable du meurtre de Pierre Urbain Dangnivo. L’Argument le plus solide de la défense repose sur la chronologie des événements. En effet, Codjo Alofa était déjà incarcéré le 16 août 2010, soit un jour avant la disparition de Pierre Urbain Dangnivo, qui a eu lieu dans la nuit du 17 au 18 août 2010.
En d’autres termes, le jour où Urbain Dangnivo a disparu, Alofa était déjà sous la garde de la police judiciaire. Il était donc physiquement impossible pour lui de commettre le crime, puisque l’incident s’est produit alors qu’il était incarcéré. Si Codjo Alofa se trouvait déjà en prison à ce moment-là, il n’a donc tout simplement pas pu être sur les lieux du crime.
Un autre argument en faveur de l’innocence de Codjo Alofa concerne ses aveux. Lors de son procès, il a reconnu être impliqué dans l’assassinat, mais ces aveux ont été obtenus dans des conditions qu’il a lui-même qualifiées de contraintes. Selon la défense, ces aveux ont été extorqués sous pression, probablement en raison des menaces ou du stress psychologique auquel il était soumis à l’époque.
L’avocat de la défense soutient que Codjo Alofa a ensuite renié ces aveux en expliquant qu’il avait été poussé à les faire sous l’effet de la peur, de la manipulation, ou d’autres pressions psychologiques. Par conséquent, les aveux ne sont pas fiables, et ne peuvent pas être considérés comme une preuve de sa culpabilité. La défense soulève également de sérieuses questions sur la validité des preuves matérielles, notamment les tests ADN. Les expertises ADN menées sur le corps retrouvé chez Codjo Alofa sont sujettes à des doutes considérables.
La défense met en évidence plusieurs anomalies dans le processus d’exhumation et d’autopsie du corps retrouvé. En effet, le corps n’aurait pas été exhumé le jour indiqué dans le procès-verbal, mais plutôt un jour plus tard, ce qui soulève des questions sur la chaîne des preuves.
L’hypothèse d’un ‘second corps’ remet en question la totalité de l’enquête
En outre, la défense insiste sur le fait que les tissus analysés pour les tests ADN ne proviennent peut-être pas du corps de Urbain Dangnivo. Bien que le test ADN ait révélé un lien de parenté entre la victime et la famille de Dangnivo, la défense doute de l’authenticité du corps retrouvé chez Alofa. Selon cette hypothèse, il pourrait s’agir d’un autre corps, ce qui met en péril la validité des conclusions ADN.La défense va plus loin en suggérant que le corps retrouvé dans la maison de Codjo Alofa n’est même pas celui deUrbain Dangnivo.
Car, même si le test ADN montre une correspondance avec la famille de la victime, cela ne prouve pas que ce soit le même corps. Il pourrait s’agir d’un autre corps, les prélèvements effectués pour l’ADN n’ont pas donc été réalisés sur le corps de la véritable victime.Cette hypothèse d’un « second corps » remet en question la totalité de l’enquête. Si le corps trouvé chez Alofa n’est pas celui de Dangnivo, alors l’accusation contre Alofa tombe, car les preuves matérielles et les tests ADN ne seraient plus valides.Un dernier argument important porte sur la durée de la détention provisoire de Codjo Alofa.
Cela fait plus de 15 ans qu’il est incarcéré, et la Cour constitutionnelle a déjà souligné que cette détention est anormalement longue. Selon la défense, cette détention prolongée pourrait être interprétée comme une violation des droits fondamentaux de son client et constitue un argument supplémentaire pour prouver qu’Alofa est victime d’une injustice.
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