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Disparition de Urbain Dangnivo : Assassinat politique ou crime ordinaire ? Le tribunal de Cotonou enquête 15 ans après

Le Tribunal de première instance de Cotonou a réouvert le procès l’affaire Urbain Pierre Dangnivo, cadre du Ministère de l’Économie et des Finances et membre de l’opposition, dont la disparition remonte au 17 août 2010. Quinze ans après cet événement tragique, la Justice béninoise cherche enfin à faire la lumière sur cette affaire complexe.

Les deux accusés, Donatien Amoussou et Codjo Alofa, sont jugés respectivement pour assassinat et complicité d’assassinat. Urbain Dangnivo, selon l’accusation, aurait été éliminé à cause de certaines révélations sur des scandales financiers touchant des personnalités politiques de l’époque. Le procès a débuté dans une salle d’audience remplie de témoins et de journalistes venus suivre cet événement judiciaire après des années de reports. Le procureur de la République, Olushegun Tidjani Serpos, a affirmé sa volonté de découvrir toute la vérité concernant les circonstances de la mort de Dangnivo.

Au cours de ses dépositions, Donatien Amoussou a expliqué qu’il avait été manipulé par un supérieur militaire, le colonel Koumasségbô, et que son implication dans l’affaire était due à des ordres qu’il avait reçus. Il a affirmé qu’on lui avait demandé de remettre un téléphone portable à un individu et qu’il avait agi sous pression, sans savoir à l’époque qu’il se retrouvait au cœur d’une affaire criminelle de grande envergure.

Quant à Codjo Alofa, il a révélé que son véritable nom n’était pas Cossi, un prénom qu’il avait été contraint d’adopter lors de son arrestation. Il a été arrêté pour vol de moto et détenu à la prison civile de Cotonou, où il a affirmé avoir été manipulé par les autorités. Selon ses dires, après son arrestation, on lui aurait proposé une somme de 25 millions de FCFA en échange de fausses déclarations pour lier son nom à la disparition de Dangnivo.

Alofa a nié avoir tué Dangnivo et a insisté sur le fait qu’il avait été forcé de faire des aveux sous la pression des enquêteurs, ce qui l’aurait poussé à déclarer qu’il était responsable du meurtre, même s’il n’en était pas l’auteur.
Plusieurs questions demeurent sans réponse. La famille de la victime, présente dans la salle, attend des clarifications sur les véritables circonstances de la disparition de leur ‘fils’.

Le tribunal devra, au fil des jours, déterminer si l’affaire relève d’un assassinat politique, comme le suggèrent certains éléments, ou si elle est le fruit d’un crime isolé, une manipulation d’un accusé sous pression. Les familles de la victime et des accusés espèrent après 15 ans, la lumière sera faite sur cette affaire complexe et les responsabilités situées. D’autres craignent que ne soient dévoilés les dessous d’un régime politique corrompu, déjà dans de nombreux scandales politico-financiers .

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