Inaugurée début 2024, la méga-raffinerie Dangote, un projet de 19 milliards de dollars, avec une capacité de traitement de 650 000 barils par jour, s’impose comme une réponse majeure aux besoins énergétiques de l’Afrique. Ce projet, initié par l’industriel Aliko Dangote, ambitionne de transformer le secteur pétrolier nigérian et de faire du pays un acteur clé dans l’exportation de produits raffinés.
Après une phase de rodage marquée par des tensions avec les distributeurs nigérians, la raffinerie Dangote a trouvé sa place sur le marché africain en exportant des carburants, du gazole et du kérosène vers plusieurs pays stratégiques. Le Cameroun a été le premier à signer un accord, en important 60 000 tonnes d’hydrocarbures.
Cela représente une avancée importante pour un pays qui dépend à 90 % des importations de produits raffinés, malgré l’existence de la Société Nationale de Raffinage (SONARA), dont la capacité de production est limitée à 45 000 barils par jour.Le Ghana, bien qu’ayant découvert d’importants gisements offshore en 2007, reste dépendant de sa raffinerie à Tema, fréquemment confrontée à des problèmes techniques.
L’approvisionnement via Dangote constitue une alternative compétitive pour réduire les coûts d’importation et alléger la pression sur la balance commerciale du pays.En Angola, malgré sa position de deuxième producteur de pétrole en Afrique, avec une production de 1,1 million de barils par jour, la production locale de produits raffinés reste insuffisante. Les raffineries de Lobito et de Luanda ne répondent pas aux besoins internes, et les exportations de Dangote apportent une solution immédiate pour combler ce déficit et soutenir la consommation nationale.
L’Afrique du Sud, premier consommateur de pétrole du continent avec une demande dépassant 600 000 barils par jour, fait face à une crise du raffinage. La fermeture progressive de plusieurs unités, dont celle de Cape Town en 2022, a intensifié la dépendance du pays aux importations. Dans ce contexte, la raffinerie Dangote devient un fournisseur stratégique, d’autant plus que la modernisation de la raffinerie Sapref de Durban rencontre des obstacles financiers et environnementaux.
Laisser un commentaire