La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a ouvert ce jeudi la sixième journée du procès des accusés dans l’affaire de complot contre l’autorité de l’État. La session a été marquée par les réquisitions du procureur spécial Mario Mètonou, qui a détaillé les accusations visant Olivier Boko, Oswald Homéky et Rock Niéri.
Dans un début de réquisitoire marqué par une grande émotion, Mario Mètonou a confié être plongé dans un dilemme moral entre l’amitié, l’affection et son devoir judiciaire : « Je suis plongé dans un dilemme cornélien, entre l’amitié, l’affection et le devoir. J’aurais préféré être ailleurs ce matin. J’aurais préféré que ce soit un canular, un mauvais rêve… Mais le devoir m’appelle », a-t-il déclaré, visiblement affecté par la gravité de l’affaire.
Le procureur a ensuite exposé la faisabilité du projet incriminé, en citant les exemples du Niger et du Gabon pour appuyer son argumentation : « Le projet tel que conçu est réaliste et réalisable », a-t-il ajouté. Les accusations portées contre les différents accusés ont été détaillées par Mario Mètonou. Oswald Homéky, ancien ministre, est accusé d’avoir offert des cadeaux substantiels au Colonel Tévoédjrè pour obtenir son soutien dans le complot.
Le procureur a également révélé que la somme de 1,5 milliard de FCFA avait été retrouvée à son domicile, bien que Homéky ait donné plusieurs explications divergentes quant à la provenance de cet argent.De son côté, Olivier Boko est décrit comme étant l’instigateur financier du complot. Le procureur a posé trois questions clés : Qui avait intérêt ? Qui avait les moyens ? Qui a financé ? Selon Mario Mètonou, la réponse à ces questions désigne Olivier Boko comme le principal instigateur et financier, étant donné ses moyens financiers considérables. Quant à Rock Niéri, il est jugé par contumace, ayant pris la fuite dès le début des enquêtes. Le procureur a qualifié son absence au procès de « reconnaissance implicite de culpabilité ».
Un complot, pas un coup d’État
Le procureur a pris soin de préciser que le dossier ne concerne pas un coup d’État, mais bien un complot visant à porter atteinte à l’autorité de l’État. « C’est un complot en vue de commettre un attentat contre l’autorité de l’État », a-t-il insisté, soulignant la gravité des intentions des accusés. L’une des actions suspectes évoquées a été celle d’Oswald Homéky, qui aurait tenté de corrompre le Colonel Dieudonné Tévoédjrè, responsable de la sécurité du Président de la République. Des cadeaux et une souscription à une assurance ont été considérés comme des tentatives pour briser la loyauté du Colonel envers l’État.
Les réquisitions du Procureur
À la fin de son réquisitoire, Mario Mètonou a requis des peines sévères à l’encontre des accusés :
• Rock Niéri : 20 ans de prison et une amende d’un milliard de FCFA.
• Olivier Boko : 10 ans de prison et une amende de 1,5 milliard de FCFA.
• Oswald Homéky : 10 ans de prison et une amende de 1,5 milliard de FCFA.
Le procureur a également demandé la confiscation des biens saisis, y compris la somme de 1,5 milliard de FCFA retrouvée chez Oswald Homéky, ainsi que du véhicule utilisé pour transporter ces fonds.
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