Ce mercredi 29 janvier, la Cour Répressive des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) a repris la cinquième journée du procès d’Olivier Boko, Oswald Homeky et leurs coaccusés.
Après une suspension de l’audience le mardi 28 janvier, plusieurs témoins ont été appelés à la barre, apportant des éclairages importants sur l’affaire.Bien que les principaux accusés aient refusé de se présenter à la barre pour témoigner, la présidente de la Cour a décidé de poursuivre les débats, en entendant de nouveaux témoins venus fournir des informations cruciales.
Au début de la session, plusieurs documents judiciaires ont été lus, dont un mentionnant une somme de 250 millions de FCFA en provenance de Lomé, que Olivier Boko a reconnu comme étant la sienne. D’autres pièces ont révélé la mise en place d’une police d’assurance au nom du Colonel Tévoédjrè Dieudonné, un aspect central de l’enquête.
Les témoins entendus aujourd’hui ont fourni des détails financiers significatifs. Venance Kokoye, Directeur Administratif et Financier de la société Senadis Agro, a expliqué qu’il était co-signataire de certains comptes mais qu’il n’avait pas été informé des montants retirés pendant son absence, notamment entre août et septembre 2024 lorsqu’il était au Canada. Il a évoqué un manque de transparence dans la gestion des projets, dénonçant une gestion financière désorganisée et sans planification.
Jacques Avène, Chef du département commercial de NSIA Assurances, a également apporté des précisions importantes concernant les transactions liées à un contrat d’assurance « prestige ». Selon lui, Oswald Homeky a effectué des versements totalisant 200 millions de FCFA sur un compte au nom du Colonel Tévoédjrè.
Ces fonds ont été déposés en deux étapes : une première somme de 50 millions de FCFA, remise directement à l’hôtel Sofitel Ivoire, et une deuxième de 55 millions de FCFA, accompagnée d’une explication d’Homeky selon laquelle un autre versement de 50 millions de FCFA serait effectué par un « ami ». Avène a également précisé que, suite à une tentative de coup d’État avortée au Bénin en septembre 2024, il a découvert sur les réseaux sociaux des liens entre les suspects et les personnes impliquées.
Suspicion de fraude et implications politiques
Les témoignages ont renforcé les soupçons de fraude, mettant en lumière des pratiques financières douteuses, notamment en ce qui concerne la gestion des fonds et la mise en place de la police d’assurance. La question de l’origine et de la gestion de ces fonds, qui semblent avoir été utilisés dans un cadre opaque, suscite des interrogations sur les intentions des accusés et les risques associés à ces transactions.
L’affaire prend également une tournure politique avec l’évocation de la tentative de coup d’État déjouée au Bénin, dans laquelle des personnalités liées aux accusés seraient impliquées. Cette dimension soulève des questions sur les liens entre les transactions financières et les événements politiques, ajoutant une couche de complexité à ce dossier déjà très controversé.
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