Depuis dimanche dernier, la situation à Goma, dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), a pris une tournure dramatique. Des rebelles du M23, soutenus par 3 000 à 4 000 soldats rwandais selon les Nations unies, ont pris le contrôle de plusieurs secteurs de la ville, notamment à l’Ouest.
Les combats se sont intensifiés près de l’aéroport et sur l’axe menant vers Gisenyi, où des échanges de tirs ont eu lieu. Alors que l’Armée congolaise garde certaines zones, le M23 continue d’avancer, et plusieurs quartiers sont inaccessibles aux observateurs et humanitaires, compliquant l’évaluation de la situation. Goma, ville stratégique au bord du lac et proche de la frontière rwandaise, abrite plus de 2 millions d’habitants.
L’occupation par les rebelles a poussé des milliers de personnes à fuir, tant des Congolais que des Rwandais vivant dans les zones de combat. L’escalade de la violence a exacerbé la crise humanitaire, avec des milliers de déplacés vivant dans des conditions de plus en plus précaires. Selon le ministre du Développement rural du Nord-Kivu, l’armée congolaise contrôle encore 80 % de la ville, mais plusieurs quartiers clés sont désormais sous l’emprise du M23.
Une pression internationale croissante pour une intervention
L’analyste politique Rashid Abdi appelle à une réaction urgente de la communauté internationale face à l’aggravation de la situation. Selon lui, ce conflit dépasse largement les frontières de la RDC, notamment en raison des ressources minières stratégiques présentes dans la région. Abdi plaide pour une mobilisation forte des États-Unis, qui ne peuvent plus se permettre de rester spectateurs.
Il souligne que les États-Unis doivent utiliser leur influence pour instaurer un processus de paix et faire pression sur les différents acteurs impliqués dans le conflit. En parallèle, le Conseil de sécurité des Nations unies a condamné les avancées du M23 et demandé leur retrait immédiat, mais aucune action concrète n’a été entreprise.
Cette inaction internationale a conduit la société civile à organiser une marche à Bukavu pour protester contre le silence de la communauté internationale et réclamer des mesures concrètes. Les manifestants ont exprimé leur soutien aux forces armées congolaises et appelé à un retour de la paix. La situation à Goma illustre l’urgence d’une intervention internationale pour éviter que le conflit ne se propage et soutenir un processus de paix durable dans la région.
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