Le nouveau format de la fête du Vodun, désormais célébrée sous l’appellation « Vodun Days » sur plusieurs jours, continue de diviser au Bénin. Le 23 janvier 2025, Mathieu Bidossessi Accrombessi, président de l’ONG Réveil d’Afrique, a adressé une lettre au Président de la Cour constitutionnelle, l’invitant à constater une violation présumée de la Constitution, notamment de son article 2 qui garantit la laïcité de l’État.
Dans cette correspondance, enregistrée sous le numéro 0143 et parvenue à la Cour le jeudi 22 janvier à 15h30, Accrombessi critique l’implication directe de l’État dans l’organisation des « Vodun Days ». Selon lui, le gouvernement, en tant qu’organisateur principal de cet événement, a violé l’article 2 de la Constitution, qui stipule la séparation entre la religion et l’État.
Il soutient que le Vodun, une religion endogène, ne relève pas de la promotion de l’art ou de la culture, comme le prétend le gouvernement. Il va plus loin en soulevant un autre point sensible : la consultation du Tofâ 2025, un rituel religieux majeur, qui a eu lieu lors des festivités. Mathieu Bidossessi Accrombessi, cite notamment les déclarations du prêtre David Koffi Aza, qui a interprété le Fâ comme étant favorable à un troisième mandat pour le président Patrice Talon.
Pour Accrombessi, cette dimension politique, liée à un rituel cultuel, constitue une double violation de la laïcité et de la Constitution. En conséquence, il appelle la Cour constitutionnelle à ordonner la création d’une commission d’enquête parlementaire pour examiner les dépenses publiques liées à l’organisation de cet événement, ainsi que les manques à gagner engendrés par la participation de l’État à une fête religieuse. Selon lui, cette situation nécessite une transparence totale sur l’utilisation des fonds publics.
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