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CRIET : La défense de Olivier Boko et Oswald Homeky joue la montre pour éviter le fond

La Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) est de nouveau au centre de l’attention avec l’audience de jugement dans l’affaire opposant le Ministère public à Olivier Boko, Oswald Homeky et quatre autres accusés. Ces derniers doivent répondre des chefs de complot contre la sûreté de l’État, de corruption d’agent public national, ainsi que de faux et usage de faux. Cependant, dès l’ouverture du procès, les avocats de la défense ont multiplié les manœuvres procédurales, soulevant des questions sur l’efficacité et les limites des stratégies dilatoires dans le cadre de la justice pénale. Dès le début du procès, les avocats de la défense ont contesté la régularité de la composition de la juridiction, invoquant l’article 254 du Code de procédure pénale qui prévoit une formation de jugement composée d’un président et de quatre assesseurs. Or, cet argument s’avère juridiquement infondé dans le contexte de la CRIET. En effet, la loi spéciale n° 2020-07 du 17 février 2020, qui régit cette juridiction, stipule en son article 6 que la chambre de jugement siège avec un président et deux assesseurs, une disposition régulièrement appliquée depuis cinq ans.

Cette tentative de remettre en cause la composition du tribunal a été rejetée, le moyen soulevé ayant été joint au fond. Pourtant, loin de se limiter à cette contestation, les avocats ont demandé une suspension pour solliciter le déport du juge-président, avançant des craintes d’impartialité. Une fois leur requête rejetée, ils ont annoncé leur déconstitution des intérêts de leurs clients, ajoutant un nouvel obstacle à la poursuite du procès. Le comportement des avocats de la défense soulève des interrogations sur leur réelle volonté de débattre sur le fond des accusations. Le Parquet spécial a qualifié ces manœuvres de stratagèmes visant à éviter à tout prix la confrontation publique sur le fond du dossier. Ces tactiques, marquées par une multiplication des incidents, paraissent avoir pour objectif de discréditer la justice et de retarder indéfiniment le déroulement du procès.

Malgré les accusations de violations des droits de la défense, ni la Cour Constitutionnelle ni la Cour Suprême n’ont relevé d’irrégularités dans la procédure. Les recours introduits par les avocats ont tous été rejetés, confirmant la régularité des actes accomplis. Ce procès met en lumière une tension récurrente entre le droit légitime à une défense robuste et les limites d’une stratégie qui pourrait être perçue comme une instrumentalisation des règles procédurales à des fins dilatoires. Le Parquet rappelle que la justice fonctionne sur la base de lois et de règles clairement établies. Ces lois offrent aux parties les voies de recours nécessaires pour contester d’éventuelles irrégularités, mais ne tolèrent pas les tentatives de blocage systématique du processus judiciaire.

Alors que le procès suit son cours, cette affaire soulève des questions essentielles sur la nécessité d’équilibrer la protection des droits des accusés et la lutte contre les abus procéduraux. La CRIET, en tant que juridiction spécialisée, se retrouve une fois de plus confrontée au défi de maintenir l’intégrité et l’efficacité de la justice face à des stratégies qui, bien que légales en apparence, semblent viser davantage à entraver qu’à défendre.

En fin de compte, ce procès constitue un rappel fort que la justice ne saurait céder ni aux pressions ni aux tentatives de détournement de ses règles. Reste à savoir si la défense choisira de recentrer ses efforts sur le fond du dossier, afin que la vérité puisse enfin éclater au grand jour.

Lire le communiqué intégral du Procureur Spécial de la CRIET

COMMUNIQUE_DE_PRESSE_CRIET 20250121

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