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Ukraine : Enquête sur des abus et des désertions au sein de la brigade « Anne de Kiev »

L’Ukraine se trouve au cœur d’un scandale majeur, alors que des enquêtes ont été ouvertes sur des accusations d’abus de pouvoir et de désertions au sein de la brigade « Anne de Kiev », récemment formée et équipée par la France dans le cadre de la guerre contre la Russie. Le Bureau d’enquête de l’État ukrainien a confirmé, ce jeudi 2 janvier 2025, qu’une procédure pénale était en cours concernant ces faits, après des révélations dans les médias.

Cette brigade, qui fait partie du projet de coopération militaire entre la France et l’Ukraine, a été annoncée par le président français Emmanuel Macron en 2024 lors des commémorations du 80e anniversaire du débarquement. Cependant, après son retour en Ukraine le mois dernier, cette brigade est devenue l’objet de nombreuses controverses.

Selon le journaliste ukrainien Iouri Boutoussov, près de 1 700 soldats de la brigade, sur un total de 4 500, auraient déserté, dont 50 pendant leur formation en France. Ce journaliste a souligné que l’organisation de la formation initiale s’était déroulée dans un « chaos complet », et que le commandement militaire ukrainien avait échoué à gérer cette brigade, envoyant ses soldats dans d’autres unités pour « colmater les trous » d’effectifs.

Le coût de la création de cette brigade, estimé à 900 millions d’euros, avait pour objectif de financer principalement l’équipement et la formation des soldats. La France, quant à elle, a respecté ses engagements en matière de formation et d’armement, cédant notamment 128 véhicules blindés VAB, 18 chars AMX-10, 18 canons automoteurs Caesar, ainsi que d’autres équipements militaires essentiels.

Malgré cet investissement, des accusations ont émergé, suggérant que la brigade manquait d’équipements essentiels, comme des drones et des outils de brouillage électronique, indispensables sur le champ de bataille actuel. En conséquence, la brigade a souffert de lourdes pertes dès ses premières incursions sur le front, selon Boutoussov.

La responsabilité de cette débâcle semble se situer au plus haut niveau de la chaîne de commandement ukrainienne, avec des accusations visant le président Volodymyr Zelensky pour ses promesses irréalistes faites à la France, le ministre de la Défense Rustam Umerov, jugé négligent dans la préparation de la brigade, et le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, Oleksandr Syrsky, qui n’a pas su organiser la formation et le déploiement des réservistes.

Le Bureau d’enquête de l’État ukrainien a précisé que l’enquête est toujours en cours et qu’il est prématuré de tirer des conclusions. Cependant, cette situation a déjà été critiquée par plusieurs voix ukrainiennes, dont la députée Mariana Bezougla, qui a qualifié la brigade de « zombie », soulignant qu’elle avait été formée davantage pour des raisons de « publicité » que pour répondre à un véritable besoin militaire.

Le scandale met en lumière les défis auxquels l’Ukraine fait face pour renforcer ses forces armées dans le contexte du conflit avec la Russie. L’incident soulève des questions sur la gestion de la coopération militaire avec les partenaires étrangers, comme la France, et sur la capacité des responsables ukrainiens à mener des projets d’envergure dans le domaine de la défense.

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