La dette publique du Bénin est un sujet qui génère des débats passionnés, souvent marqués par des malentendus et des perceptions erronées. Cependant, loin de la simple accumulation d’emprunts, la gestion de la dette du Bénin repose sur une stratégie bien pensée et des mécanismes financiers rigoureux, que les experts et les institutions financières internationales, comme le FMI et la Banque mondiale, jugent globalement positifs.Aristide Mèdénou, directeur général de l’Économie, a récemment souligné que la gestion de la dette publique béninoise ne doit pas être réduite à l’image d’un simple surendettement.
Selon lui, une partie de la mobilisation des emprunts comprend des opérations de remboursement anticipé de dettes anciennes, une stratégie qui permet au pays de gérer son passif de manière plus efficace. « Les gens voient des émissions d’emprunts sur le marché financier et concluent à un surendettement. Ce qu’ils ignorent souvent, c’est que ces mobilisations incluent des opérations de remboursement anticipé de dettes anciennes », explique-t-il.
L’économiste illustre cette dynamique avec l’exemple d’une personne qui emprunte de l’argent à un prêteur et, au lieu de rembourser, prend un deuxième emprunt avec des conditions plus favorables pour rembourser le premier.
Cette technique permet de réduire les charges mensuelles et d’avoir plus de temps pour honorer ses engagements. Ce même principe s’applique à l’État béninois, qui utilise la gestion proactive de la dette pour alléger son fardeau financier tout en réinvestissant dans des secteurs vitaux comme l’éducation et la santé.
Une approche soutenue par le FMI et la Banque mondiale pour un avenir durable
Cette gestion proactive est approuvée par des institutions internationales telles que le FMI et la Banque mondiale, qui considèrent le niveau d’endettement du Bénin comme viable. Actuellement, la dette publique représente environ 50 % du PIB du pays, un chiffre bien inférieur à la moyenne régionale de 70 %. Le FMI rappelle que l’endettement ne doit pas être jugé uniquement sur son montant total, mais sur la capacité d’un pays à générer des recettes pour honorer ses obligations.
Le Bénin a montré sa capacité à mobiliser des ressources suffisantes tout en évitant des ajustements budgétaires drastiques qui auraient pu nuire à son économie.Un exemple concret de cette gestion proactive est l’émission d’un Eurobond de 750 millions de dollars. Bien que l’émission totale puisse sembler importante, 254 millions de dollars ont été utilisés pour rembourser une dette antérieure, réduisant ainsi le coût global de l’endettement.
Le reste a été affecté à des projets stratégiques destinés à soutenir le développement du pays.Le recours à des financements à faible coût, comme ceux du FMI, offre au Bénin des opportunités supplémentaires pour financer ses déficits sans avoir à réaliser des coupures budgétaires sévères. Cette flexibilité est cruciale pour soutenir les dépenses sociales et assurer le développement du pays.
Cependant, le FMI insiste sur l’importance d’une gestion rigoureuse et transparente de la dette. L’endettement, en soi, n’est pas problématique, tant qu’il est bien utilisé. Les détails sur les emprunts, tels que les montants, les taux d’intérêt et la durée des contrats, doivent être partagés publiquement pour garantir la transparence.
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