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2024 en Afrique : Les événements majeurs qui ont façonné l’Afrique, de la raffinerie Dangote aux tensions géopolitiques

L’année 2024 a été marquée par des événements déterminants qui ont profondément impacté l’Afrique, tant sur le plan économique que politique. Le continent a connu des évolutions significatives, de la mise en service de la raffinerie Dangote au Nigeria, à des tensions géopolitiques croissantes, en passant par des réformes constitutionnelles et des changements de régimes dans plusieurs pays.

Un des faits les plus marquants de 2024 a été le lancement officiel de la raffinerie Dangote au Nigeria. Le projet ambitieux, qui a débuté ses tests en décembre 2023, a été inauguré le 13 janvier 2024. Avec une capacité de production de 650 000 barils par jour, cette méga-infrastructure pétrolière produit désormais du diesel, du carburant d’aviation et de l’essence.

La raffinerie, qui exporte déjà de l’essence vers le Cameroun, représente un tournant majeur pour l’autonomisation du secteur pétrolier nigérian. Cependant, des défis d’approvisionnement subsistent, freinant quelque peu ses ambitions d’indépendance énergétique pour le pays.

Parallèlement, 2024 a vu une intensification des tensions géopolitiques en Afrique de l’Ouest. Le Niger, le Mali et le Burkina Faso ont décidé de se retirer de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à la fin du mois de janvier, dénonçant ce qu’ils considéraient comme une dérive de l’organisation, influencée par des puissances étrangères.

Cette décision a été précédée de la formation de l’Alliance des États du Sahel (AES), visant à renforcer la coopération entre ces pays face aux sanctions internationales. Cette rupture a bouleversé l’équilibre régional, marquant un tournant dans les relations de ces pays avec la CEDEAO.

Sur le plan politique, plusieurs pays ont connu des transformations majeures. Le Sénégal, après l’élection de Bassirou Diomaye Faye, a entamé une nouvelle ère démocratique avec l’arrivée du plus jeune président de l’histoire du pays. M. Faye, issu du parti Pastef-les Patriotes, a pris les commandes d’un pays en pleine dynamique de développement, mais confronté à de nombreux défis économiques. Il a mis en avant des réformes économiques ambitieuses et a annoncé un audit des finances publiques pour renforcer la transparence et la gouvernance.

Au Togo, une réforme constitutionnelle historique a été adoptée en mars 2024, marquant un passage du régime semi-présidentiel à un régime parlementaire. Le président élu par le Parlement désormais occupe un rôle honorifique, tandis que le véritable pouvoir exécutif est détenu par le président du Conseil des ministres, chef du parti majoritaire. Ce changement politique souligne une volonté de réformer les structures de pouvoir et de renforcer la stabilité interne du pays.

Sur le plan judiciaire, la Guinée a tourné une page sombre de son histoire en condamnant l’ex-dirigeant Moussa Dadis Camara à 20 ans de prison pour son rôle dans le massacre du 28 septembre 2009. Cet événement, qui a fait plus de 150 victimes, a longtemps été un point de friction majeur dans le pays. La condamnation de l’ex-leader militaire a constitué une avancée importante pour la justice et la réconciliation en Guinée.

La politique électorale a également été secouée au Mozambique, où les résultats contestés de la présidentielle ont conduit à des émeutes en octobre 2024. L’élection de Daniel Chapo, du parti Frelimo, a été remise en question par l’opposition, ce qui a plongé le pays dans une crise politique pendant plusieurs mois, jusqu’à ce que le Conseil constitutionnel valide sa victoire en décembre. Cette situation a exacerbé les tensions internes et montré les faiblesses du système électoral mozambicain.

À l’échelle internationale, lors de la COP 29 à Bakou, les pays riches ont promis un financement annuel de 300 milliards de dollars d’ici 2035 pour soutenir les pays en développement face aux défis climatiques. Bien que cette promesse ait été saluée, elle a été jugée insuffisante par les pays concernés, qui réclamaient un soutien bien plus conséquent pour lutter contre les impacts du changement climatique.

La relation entre la France et certains pays africains a également pris un tournant significatif. En novembre 2024, le Tchad a annoncé la rupture de ses accords militaires avec la France, un geste qui a jeté une ombre sur les relations franco-africaines. Cette décision s’inscrit dans un contexte plus large de rejet croissant de la présence militaire française sur le continent, et certains analystes estiment que le Tchad pourrait se tourner vers l’AES, bien qu’aucune déclaration officielle n’ait été faite à ce sujet.

Enfin, la politique ghanéenne a été marquée par la réélection de John Dramani Mahama en décembre 2024. Après des années de turbulence économique, Mahama a mis en avant un programme axé sur la réduction des taxes, la création d’emplois et la modernisation du secteur énergétique, malgré une dette élevée et une dépendance au FMI. Son retour à la présidence symbolise l’aspiration du Ghana à poursuivre son développement économique tout en équilibrant ses finances publiques.

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