Après une année d’absence, le Niger effectue un retour remarqué sur le marché financier régional avec un emprunt obligataire d’un montant de 200 milliards FCFA, visant à relancer son économie et restaurer la confiance des investisseurs. Selon les autorités, les fonds levés seront utilisés pour financer les projets inscrits dans le budget 2024, tout en permettant de régler les impayés sur le marché financier régional, renforçant ainsi la crédibilité économique du pays.
La période de souscription s’étend du 12 décembre 2024 au 2 janvier 2025, avec un prix nominal fixé à 10 000 FCFA par titre. L’emprunt est structuré en deux tranches distinctes. La première, Tranche A, couvre la période 2025-2030, soit une durée de cinq ans, et propose un taux d’intérêt de 6,60 %. Elle cible une enveloppe de 120 milliards FCFA. Cette tranche est principalement destinée aux personnes physiques et morales ayant des impayés avec l’État nigérien sur le marché financier régional.
Ces créanciers peuvent convertir leurs montants échus non réglés en titres, jusqu’à 101,733 milliards FCFA (uniquement le capital amorti non payé est concerné par la conversion). Cependant, les autres investisseurs peuvent également souscrire à cette tranche.La Tranche B, quant à elle, a une durée de sept ans (2025-2032) et propose un taux de 6,90 %, avec un montant recherché de 80 milliards FCFA. Cette tranche est ouverte à tous les investisseurs, qu’ils soient institutionnels ou individuels, sans distinction de nationalité.
Contrairement à la Tranche A, cette tranche ne concerne pas la conversion des impayés et se fait uniquement en numéraire. Le remboursement de l’emprunt se fera par amortissement constant annuel avec un différé de deux ans. Outre la garantie de l’État nigérien, ces obligations bénéficieront également de mécanismes de sûreté et de paiement des échéances. Elles seront éligibles aux guichets de refinancement de la BCEAO et feront l’objet d’une demande d’admission à la cote de la BRVM.L’opération est pilotée par SGI Niger, chef de file de l’opération, et soutenue par un syndicat de placement composé de SGI des pays de l’UEMOA.
Selon les dernières prévisions du FMI (octobre 2024), le Niger devrait enregistrer une croissance économique solide avec une augmentation du PIB proche des deux chiffres, à 9,9 % à la fin de l’année 2024, et un taux estimé à 7,3 % en 2025. La gestion prudente de la dette publique permettra également de réduire son ratio par rapport au PIB, qui devrait passer sous la barre des 50 % d’ici 2025, contre 51,7 % en 2024.
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