Louis Philippe Houndégnon, ex-directeur général de la police nationale (DGPN), est apparu ce lundi 16 décembre 2024 devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) pour son procès. Arrivé à 9h10, vêtu d’une chemise bleu ciel, d’un pantalon bleu nuit, de bottes en cuir et portant le chapeau traditionnel « Chacal », Houndégnon est apparu détendu malgré la gravité des accusations.
À son entrée dans la salle d’audience, il a échangé longuement avec plusieurs avocats, dont Maître Fidel Abouta, l’un de ses défenseurs.Le procès a véritablement débuté vers 13h40, lorsque Houndégnon et son co-prévenu ont été appelés à la barre. Les deux prévenus ont plaidé non coupable des faits qui leur sont reprochés. Ils sont défendus par un collège d’avocats, comprenant Me Fidel Abouta, Me Yaya Pognon, Me François Kèkè, Me Elie Dovonou et une avocate.
La défense de Houndégnon a soulevé plusieurs points clés, notamment la nullité des procès-verbaux d’audition. Me Fidel Abouta a mis en évidence une contradiction entre ces procès-verbaux et le mandat de dépôt, qui, selon lui, aurait été délivré après l’audition de son client, ce qu’il considère comme un faux document. De son côté, Me François Kèkè a dénoncé les conditions de l’arrestation de son client.
Selon lui, les policiers sont intervenus en civil et ont escaladé les murs de la maison de Houndégnon, une méthode qu’il considère illégale. Il a également souligné une violation des droits humains, précisant que Houndégnon avait été menotté pendant 12 heures, de 18h à 6h le lendemain matin. Selon l’avocat, ces irrégularités rendent la procédure illégale, citant les articles 78 et 79 du code de procédure pénale.
La défense a demandé l’annulation de la procédure et la remise en liberté provisoire des prévenus. Ce procès fait suite à l’arrestation de Houndégnon le 13 novembre 2024, après la publication de plusieurs audios sur les réseaux sociaux. Il est accusé d’« incitation à la rébellion » et de « harcèlement via un système électronique » et a été placé en détention provisoire après son audition par le procureur spécial de la CRIET. L’affaire a provoqué de vives réactions, particulièrement sur les réseaux sociaux.
Réagissant aux exceptions soulevées par la défense, le représentant du ministère public a contesté les accusations, notamment en ce qui concerne les menottes et les heures de délivrance des mandats.
Il a estimé que les mentions sur les procès-verbaux étaient suffisantes pour justifier les poursuites. Le procureur a demandé le rejet des exceptions de la défense et de la demande de mise en liberté provisoire.
La Cour a renvoyé le délibéré au 27 janvier 2025. Rendez-vous donc à cette date pour connaître la décision finale.
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