La migration interne au Bénin, bien que largement présente dans le quotidien des populations, reste un phénomène mal mesuré et mal compris par les autorités. Selon une étude du Consortium Régional pour la Recherche en Économie Générationnelle (CREG), le taux de migration interne dans le pays est de 3,3%, un chiffre qui semble bien en deçà de la réalité observée sur le terrain. Les déplacements massifs des Béninois entre les différentes villes et régions du pays sont fréquents, mais demeurent souvent invisibles faute de mécanismes de suivi adaptés.
Malgré la faible estimation statistique, les déplacements internes au Bénin sont un phénomène quotidien. Des milliers de Béninois voyagent chaque jour entre des localités comme Cotonou, Parakou, Dassa, Bohicon, et d’autres, pour des raisons économiques, professionnelles ou familiales. Les gares routières et les parcs à bus des principales villes sont constamment bondés, témoignant de l’ampleur de ces flux.
Cependant, ces mouvements échappent à tout contrôle et ne sont pas correctement enregistrés. Le taux de 3,3% de migration interne, largement rapporté par les études, ne reflète donc en rien la réalité de ces déplacements massifs. Le manque de données sur la migration interne empêche l’État de savoir dans quelles zones investir pour améliorer les infrastructures, notamment dans les secteurs du transport, de l’habitat ou de l’éducation.
Ce phénomène constitue donc un frein à la planification du développement et à une gestion efficace du territoire.Pour mieux gérer la migration interne, il est essentiel de mettre en place un système de collecte de données fiables. L’un des moyens proposés par les experts pour y parvenir est l’utilisation des péages routiers comme outil de suivi. L’instauration d’un système d’enregistrement via empreinte digitale pour tous les passagers circulant à l’intérieur du pays pourrait constituer une méthode efficace pour collecter ces données.
En outre, les autorités pourraient renforcer les mécanismes de suivi existants dans les commissariats et autres points de contrôle, en réintroduisant l’obligation de fournir des documents justifiant les déplacements internes, comme les ordres de mission ou les attestations de transport.La migration interne est un facteur clé pour le développement territorial et économique du Bénin, mais elle reste largement sous-estimée en raison de l’absence de mécanismes de suivi adaptés.
Pour mieux comprendre et exploiter ces flux démographiques, le Bénin doit mettre en place un système efficace de collecte de données et adapter ses politiques publiques en conséquence. En agissant sur ce terrain, le pays pourra mieux gérer ses ressources et assurer un développement plus équitable entre les différentes régions.
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