Du 11 au 13 novembre 2024, la ville de Cotonou au Bénin a été le centre d’une rencontre majeure pour les biologistes médicaux d’Afrique de l’Ouest. Organisée dans le cadre de la quatrième conférence de spécialisation en biologie médicale de l’École ouest-africaine de spécialisation en biologie médicale, cette réunion a réuni des experts, chercheurs et professionnels du secteur de la santé venus de toute la sous-région.
L’objectif de cette assemblée générale annuelle : réfléchir aux meilleures stratégies pour améliorer la qualité des soins à travers le renforcement des capacités diagnostiques en laboratoire. Sous le thème « Renforcement de la capacité diagnostique en laboratoire en Afrique de l’Ouest : le rôle des professionnels et des gouvernements nationaux », les discussions ont mis l’accent sur la nécessité d’une meilleure préparation face aux défis sanitaires qui frappent régulièrement la région, notamment les épidémies et les crises sanitaires.
En plus des échanges scientifiques, cette rencontre a permis de poser les bases de solutions concrètes pour l’amélioration des infrastructures de laboratoire et des compétences des professionnels de la biologie médicale. Dans son discours d’ouverture, Marcel Zannou, représentant du ministre béninois de la Santé, a appelé à une mobilisation totale des acteurs de la santé, soulignant l’importance de se préparer de manière proactive aux menaces sanitaires.
Il a comparé les professionnels à « des soldats », prêts à répondre rapidement aux urgences sanitaires qui peuvent survenir à tout moment. « La rapidité d’intervention et l’efficacité du diagnostic sont essentielles pour sauver des vies », a-t-il déclaré, insistant sur l’importance d’un système de santé résilient et bien équipé.
Eugène Ikeh, président du Collège post universitaire ouest-africain des sciences de laboratoire médical (WAPCMLS), a souligné que cette rencontre prend une dimension particulière à la lumière des récentes crises sanitaires, en particulier la pandémie de COVID-19, qui a mis à rude épreuve les systèmes de santé de la sous-région.
Il a mis en avant l’importance de partager les connaissances et les meilleures pratiques entre les experts pour mieux équiper les laboratoires, renforcer les systèmes de diagnostic et améliorer la gestion des crises sanitaires futures.
Les échanges ont aussi porté sur la modernisation des équipements de diagnostic, un enjeu crucial pour garantir la qualité des soins. Le président du comité d’organisation, Éric Dona Dènon, a insisté sur l’importance de renforcer le secteur de la biologie médicale tant au Bénin qu’en Afrique de l’Ouest, pour mieux répondre aux besoins sanitaires.
Selon lui, la qualité des soins dépend directement de la capacité des laboratoires à fournir des résultats précis et rapides, et pour cela, un soutien accru au secteur est indispensable.Un autre point clé des discussions a été l’appel à une coopération régionale plus forte. Les experts ont unanimement insisté sur l’importance de collaborer au niveau sous-régional pour surmonter les défis sanitaires. « L’amélioration de la qualité des soins ne peut se faire que si nous travaillons ensemble.
Une coopération renforcée entre les pays d’Afrique de l’Ouest est essentielle pour créer un réseau de laboratoires performants, capables de faire face à toutes les urgences sanitaires », a déclaré Eugène Ikeh.Les laboratoires jouent un rôle central dans la prévention et la gestion des maladies en Afrique de l’Ouest, où des épidémies telles que l’Ebola et le choléra ont montré la nécessité de disposer d’un système de diagnostic rapide et fiable.
Les experts ont ainsi proposé des solutions pour moderniser les infrastructures, améliorer la formation continue des techniciens de laboratoire et renforcer les mécanismes de financement des équipements médicaux dans la sous-région.
En conclusion de l’assemblée, les participants ont exprimé leur engagement à poursuivre les efforts pour renforcer les systèmes de santé à travers une meilleure prise en charge des besoins en biologie médicale. Des recommandations ont été formulées en vue de la mise en place de politiques publiques nationales et régionales visant à moderniser les infrastructures de diagnostic et à favoriser une plus grande coopération entre les pays d’Afrique de l’Ouest.
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