Dans les départements du Borgou et de l’Atacora, l’initiative « DigiCla » transforme le paysage agricole grâce à la technologie. Lancé en mai 2022, ce projet innovant, soutenu par le Centre International de Physiologie des Insectes et d’Écologie (Icipe) et l’Union Européenne, est mis en œuvre par l’Université de Parakou (Up) et le Laboratoire de Recherche sur l’Innovation pour le Développement Agricole (Lrida), en partenariat avec les ONG Eclosio et Tic Abc.
Le projet « DigiCla » a installé six kiosques dans les communes de N’Dali (département du Borgou) et de Natitingou (département de l’Atacora). Ces kiosques sont équipés de dispositifs solaires et de tables multiprises pour la recharge des téléphones, comme l’explique Mathieu Tawéma, le gérant local. Les samedi soirs, des vidéos éducatives sur des solutions numériques innovantes et les processus agricoles sont projetées, offrant aux producteurs des conseils pratiques et des formations sur les applications agricoles.Le kiosque offre aussi un accompagnement personnalisé aux agriculteurs pour le choix de téléphones compatibles avec les applications agricoles en vogue.
Ce soutien s’avère précieux dans une région où l’accès à la technologie et à l’électricité est encore limité. Les producteurs bénéficient de l’application « Agricef-Maïs », qui leur permet de diagnostiquer le niveau d’infestation de leurs champs par la chenille légionnaire en prenant des photos des feuilles de maïs. Cette application est un des outils phares du projet, qui vise à renforcer la lutte contre ce ravageur redoutable.
Impact Positif sur la Productivité
Les résultats sont encourageants. Jean Sékou Téboké, un cultivateur utilisant le Digikiosque, a constaté une amélioration significative de son rendement en maïs, passant de 2,5 sacs à 4 sacs par quart d’hectare grâce aux conseils reçus. De même, Alain Yomou a vu le rendement de son soja augmenter de 15 sacs à 18 sacs par hectare. La coopérative féminine de maraîchage « Tibona », composée de 13 femmes, a également vu une amélioration notable de sa productivité.
Vers une Extension et Durabilité
Malgré les succès du projet, des défis persistent, notamment la capacité des dispositifs solaires à répondre à une demande croissante. Mathieu Tawéma plaide pour des batteries plus grandes et des panneaux solaires plus puissants pour mieux satisfaire les besoins des producteurs. Le projet, qui a formé 921 producteurs dont 338 femmes, doit encore faire face à la question de sa durabilité et de son extension.
En conclusion, « DigiCla » contribue à réduire la fracture numérique en milieu rural et améliore la lutte contre la chenille légionnaire, tout en renforçant les compétences numériques des producteurs. Les parties prenantes espèrent un renouvellement et une extension du projet pour continuer à soutenir l’agriculture au Bénin.
Laisser un commentaire