Le 19 août 2024, le président nigérian Bola Tinubu a quitté son pays pour se rendre en France à bord d’un Airbus A330, récemment restitué par la justice française. Cet avion faisait partie d’un litige en cours entre l’État nigérian et la société chinoise Zhongshan Fucheng Industrial Investment, qui dure depuis plusieurs années.Selon des sources aéroportuaires, l’Airbus A330 présidentiel, saisi par la justice française en raison de ce différend, a été autorisé à reprendre son vol après la décision favorable de Zhongshan le 17 août 2024.
Le site de suivi des vols Flight Radar 24 a confirmé le départ de l’avion d’Abuja peu après 16 heures locales (15 heures GMT), avec une destination finale à Nice, dans le sud de la France.Le porte-parole du président Tinubu a précisé que ce voyage en France était prévu pour un « bref séjour de travail ». En parallèle, le président français Emmanuel Macron se trouve également dans le sud de la France cette semaine. Toutefois, le palais de l’Élysée a indiqué qu’aucune rencontre entre les deux dirigeants n’était prévue.
Le conflit entre le Nigéria et Zhongshan Fucheng Industrial Investment remonte à un contrat signé en 2007, visant à développer une zone de libre-échange dans l’État d’Ogun, au sud-ouest du Nigéria. Les autorités nigérianes ont annulé ce contrat en 2015, arguant que Zhongshan n’avait construit qu’une simple clôture sur le terrain destiné à la zone de libre-échange. Selon le conseiller présidentiel Bayo Onanuga, la société chinoise aurait utilisé des méthodes peu orthodoxes pour tenter de récupérer des actifs nigérians à l’étranger
Un litige de longue date
En début d’année, Zhongshan a obtenu deux ordonnances d’un tribunal français pour saisir des actifs nigérians, renforçant ainsi la pression sur le gouvernement nigérian. Un tribunal d’arbitrage londonien avait déjà condamné l’État nigérian à verser plus de 60 millions de dollars à Zhongshan en 2021.Zhongshan a déclaré que la zone de libre-échange d’Ogun représentait « un investissement international important » et a exprimé l’espoir de parvenir à un « compromis raisonnable ».
Les négociations continuent dans l’espoir de résoudre le différend de manière satisfaisante pour toutes les parties impliquées.Le retour de l’Airbus A330, désormais en route vers la France, symbolise une étape dans la résolution de ce litige complexe et ouvre la voie à d’éventuelles discussions pour apaiser les tensions entre le Nigéria et la société chinoise.
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