Depuis le samedi 3 août 2024, le Sénégal a vu la fin de la publication de deux de ses quotidiens sportifs les plus emblématiques, Stades et Sunu Lamb. Cette décision survient dans un contexte de crise profonde touchant le secteur médiatique, marquée par une transition significative dans les habitudes de consommation de l’information au Sénégal. En 2021, seulement 17 % des Sénégalais lisaient des journaux papier, tandis que 48 % se tournaient vers les sites d’information en ligne.
La fermeture de ces deux titres met en lumière les défis auxquels sont confrontés les médias traditionnels dans un environnement économique et technologique en constante évolution.
Fondé en 2003, Stades et Sunu Lamb, créé en 2004, étaient des piliers de la presse sportive sénégalaise. Stades, qui se distinguait par sa couverture approfondie de l’actualité sportive, avait un tirage d’environ 25 000 exemplaires.
Sunu Lamb, spécialisé dans la lutte, voyait son tirage varier de 10 000 à 150 000 exemplaires lors de grands événements. Cependant, les deux titres ont été confrontés à une baisse drastique des ventes et à des difficultés économiques, exacerbées par la pandémie de COVID-19 et la guerre en Ukraine. Selon Mamadou Ibra Kane, administrateur général du groupe Africom, propriétaire des deux journaux, le chiffre d’affaires a chuté de 70 % pendant la pandémie, et la diminution des recettes publicitaires a rendu les journaux non rentables. « Les entreprises de presse sont aujourd’hui exsangues, » a-t-il déclaré.
Malgré cette fermeture des éditions papier, Stades et Sunu Lamb ne disparaîtront pas totalement. Mamadou Ibra Kane a annoncé que l’accent serait désormais mis sur le développement numérique. « Le support digital est le plus adapté en termes de coûts et de diffusion, » a-t-il précisé. Ainsi, après une période de transition de un à trois mois, les deux titres continueront leur activité en ligne, marquant une adaptation nécessaire à l’évolution du paysage médiatique sénégalais.
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